Violence conjugale, inceste et injustice sont les thèmes abordés par Boris Oue et Marcel Sangne dans « Résolution », un film en compétition à la 26e édition du FESPACO pour l’étalon d’or de Yennenga.
Yenan, une femme d’une trentaine d’années, paraît, aux yeux de la société, vivre un mariage heureux aux côtés de son époux, Marc Kassy, quadragénaire et procureur. Ils font partie de la haute société, sont beaux et brillants. Yenan dirige une société de cacao d’une main de fer. Elle est mère d’un fils de 16 ans, Kevin, enfant incestueux parce que conçu avec son grand-père, c'est-à-dire le père de sa maman. Tout irait pour le mieux si Yenan n’était pas victime des crises de violence de son mari. L’actrice principale subit au quotidien des sévices de la part de son mari, au point où sa mère Sylvie entre dans la danse pour séparer sa fille et son mari. Toutes les tentatives resteront veines car tous ses frères et oncles sont acquis à la cause du tout-puissant procureur. Yenan, femme courageuse et battante supportant tant bien que mal Marc Kassy son mari, a du mal à allier vie de foyer et vie professionnelle. De bons résultats, elle en produisait pour sa société, mais la paix du cœur elle ne l’avait point à la maison. A tout bout de champ, son époux lui demandait de démissionner de son poste dans la société. Lassée des supplices de son mari, elle décide de porter plainte auprès des autorités compétentes. Une plainte qui n’aboutira pas à cause de la position sociale de son époux qui occupe le poste de procureur.
Kevin, le fils du couple, est déstabilisé par les événements et s’adonne à la drogue et autres vices de la vie pour amortir les chocs. Dépassé par les évènements, il tente de se suicider dans les toilettes de son école. Il est sauvé par un enseignant dont la vigilance permet de le transporter d’urgence à l’hôpital. Après s’être remis de ce drame, une bagarre survient entre ses deux parents et Kevin intervient. La réplique de Marc Kassy, son père, lui coûtera la vie. Yenan ayant suivi les conseils d’un commissaire de police, elle alerte l’opinion publique via les réseaux sociaux, puisque prisonnière dans sa propre maison par son mari, le tout-puissant procureur de la république.
Pour Boris Oue et Marcel Sangne, ce film a été réalisé pour éviter que ce phénomène de violence conjugale et son corollaire d’injustice soient perpétués. Car pour ceux-ci, c’est un vécu presque quotidien dans nos contrées. Ce film pour eux est interpellateur en ce sens que les conséquences de cette violence sur les autres membres de la famille sont très souvent désastreuses.
Pour Sébatien Ouédraogo, un des cinéphiles du jour, c’est avec beaucoup d’émotion qu’il a suivi ce film riche en enseignements : « Ce film, bien qu’il soit ivoirien, traite de faits de société que l’on rencontre au Burkina Faso. Le problème de foyer entre le mari et la femme met en exergue le fait que la femme n’arrive pas à concilier son emploi et son foyer et enfin ça montre les difficultés des enfants qui vivent sous le toit d’un père qui n’est pas le leur et l’inégalité sociale que vivent plusieurs Africains ».
Le film « Révolution » est le fruit d’une collaboration entre Boris Oue et Marcel Sangne, deux jeunes réalisateurs faisant leurs premiers pas dans le domaine. Il est en compétition à la 26e édition du FESPACO dans la catégorie longs métrages.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné