Pour la deuxième fois de son histoire, le Sénégal participera au Mondial de football, qui débute le 14 juin. Mais, l’exploit de 2002 est dans toutes les têtes. A l’époque, les Lions de la Teranga avaient mené un parcours spectaculaire jusqu’aux quarts de finale, battant au passage la France, championne du monde et d’Europe en titre. Le défi est donc énorme pour ce pays. Toutefois, placé avec la Colombie, le Japon et la Pologne, il hérite d'un groupe relativement homogène pour le Mondial en Russie, qui peut lui permettre d'atteindre les huitièmes de finale. Mais quoi qu’il en soit, Sadio Mané et ses coéquipiers ont intérêt à ne pas sous-estimer leurs adversaires s’ils écrire leur nom en lettres d’or pendant ce mondial.
Après le Nigeria et l’Egypte, le Sénégal est la troisième nation africaine à décrocher son billet pour la Coupe du monde 2018 en Russie, après sa victoire en Afrique du Sud (2-0) ce 10 novembre. Les Lions, ultra-réalistes, se sont imposés grâce à un Sadio Mané décisif et avec une équipe bâtie pour résister. Les hommes d’Aliou Cissé ont souffert dans le jeu face aux Bafana Bafana, mais l’essentiel a été fait. Le 14 juin prochain en Russie, le Sénégal va disputer sa deuxième Coupe du monde de football après l’édition 2002 au Japon et en Corée du Sud. Les Sénégalais essaieront donc de faire aussi bien que la génération El Hadji Diouf qui avait atteint les quarts de finale. Le Sénégal est logé dans le groupe H en compagnie de la Pologne, de la Colombie et du Japon. Trois équipes plus expérimentées que le Sénégal en Coupe du monde et qui disposent de joueurs de classe internationale comme le Polonais Robert Lewandowski ou le Colombien James Rodriguez.
Toutefois, le Sénégal en Coupe du Monde, ce n’est pas forcément un joli souvenir pour la France. Et pour cause. La défaite surprise des Bleus face aux Lions de la Teranga en 2002 (1-0) est encore dans tous les esprits. Le point de départ d’une fabuleuse aventure pour le Sénégal. Après avoir éliminé la Suède en 8èmes de finale, les hommes de Bruno Metsu s’arrêtent finalement en quarts face à la Turquie (1-0). Une épopée incroyable des coéquipiers d’El Hadji Diouf, qui disputaient alors leur première Coupe du Monde. Depuis cette aventure magique, c’est le néant. A l’instar du Maroc, le Sénégal n’a jamais su tirer profit de ses générations dorées. La roue a finalement fini par tourner dans le sillage des Mané, Koulibaly, Baldé et autres Gueye. Une génération talentueuse qui a travaillé dur pour ne pas se faire compter ce mondial.
Les raisons d'être optimiste sont nombreuses pour le Sénégal. Il dispose d'un groupe riche composé de nombreux joueurs évoluant dans de très bons clubs européens. Avec son leader napolitain Kalidou KOULIBALY, il sait aussi faire preuve d'une véritable stabilité défensive. Les Lions de la Téranga sont également très biens armés en attaque avec les redoutables Sadio Mane et Keita Baldé. L'entraîneur Aliou Cissé a façonné une équipe forte qui ne se fixe pas de limites. En tout état de cause, le finaliste de Coupe d’Afrique des nations de 2004, s’appuie sur une équipe mêlant gabarits athlétiques (Diouf, Koulibaly, Kouyaté) et fins techniciens (Gueye, Baldé, Mané, Sarr). Autre force des Lions de la Teranga, leur banc de touche. Aliou Cissé a quelques options de rechanges très intéressantes à l’instar de Sarr, Mb.Niang, M.Sow, voire D.Sakho.
Le joueur-vedette de cette équipe reste incontestablement Sadio Mané. Sa brillante saison à Liverpool ponctuée de 20 buts et 9 passes, a été quelque peu éclipsée par celle, incroyable, de l’Egyptien Mohamed Salah. Mais le milieu offensif de 26 ans n’en reste pas moins un joueur très attendu en Russie. Son atout, il sait allier rapidité, dibble et altruisme. A 26 ans, il sera le fer de lance du Sénégal en Russie et devra prendre le relais de son idole El Hadji Diouf, qui était le talisman de la génération dorée de 2002.
Le joueur-clé de cette sélection est Serigne Kara Mbodji, le leader défensif du Sénégal. Mais le colosse âgé de 28 ans a passé cinq mois hors des terrains à cause d’une blessure à un genou. Le duo qu’il forme avec Kalidou Koulibaly est pourtant essentiel à la solidité de l’arrière-garde sénégalaise. Son retour en forme est donc crucial à la bonne assise des « Lions ».
Keita Baldé, lui est un jeune joueur à suivre, car il peut surprendre. S'il a débuté en Serie A en 2013, il a explosé avec la Lazio Rome lors de la saison 2016-2017 en inscrivant 16 buts. Né en Catalogne et passé par la Masia du Barça, il a rejoint l’AS Monaco l'été dernier contre 30 millions d'euros. Le joueur de 23 ans a parfois eu du mal à confirmer avec le club de la Principauté, mais il a tout de même signé 8 buts et 11 passes décisives. International sénégalais depuis deux ans, il espère bien poursuivre sa montée en puissance au Mondial.
Avec toutes ces grandes individualités, le rêve est donc permis pour les Lions de la Teranga logés dans un groupe H dit ouvert et homogène. La mission s’annonce compliquée mais la qualification en huitièmes est dans les cordes du Sénégal qui mise aussi sur son système de jeu. Le plus souvent, les « Lions de la Téranga » évoluent avec une défense à quatre et un schéma tactique qui oscille entre le 4-3-3 et le 4-2-3-1. Mais dernièrement, le sélectionneur a testé un système avec trois défenseurs centraux et deux arrières/ailiers. Ce 3-5-2 est censé permettre au Sénégal de mieux s’adapter aux différents scénarios d’un match et à ses adversaires.
Candys Solange PILABRE/ YARO