Une personne tuée, des blessés physiques et des traumatisés dans le voisinage, 46 cours touchées, dont trois complètement détruites, c’est le triste bilan de l’explosion d’une villa qui contenait des substances explosives au quartier Silmiyiri dans l’arrondissement 9 de la ville de Ouagadougou, en milieu de matinée, ce lundi 14 janvier 2019. Les victimes de cette déflagration, qui ne s’étaient jamais doutées de côtoyer pareille poudrière, ne savent pas à quel saint se vouer, tant les dégâts sur leurs biens immobiliers sont énormes. C’est le désarroi qui se lit sur tous les visages, crispés en raison du lourd préjudice financier que vont occasionner ces dommages.
A notre arrivée sur les lieux vers 14h30, la zone était déjà quadrillée par les forces de l’ordre. Impossible de franchir les barrières de sécurité pour accéder au lieu du drame. Nous faisons alors un tour rapide du carré : des maisons à moitié détruites, des commerces avoisinant fortement endommagés. Nous essayons d’en savoir plus sur les circonstances de la catastrophe en tapant à la porte d’Abdul Nassir Bagayan. A l’intérieur de sa maison, tout est sens dessus dessous et le décor est digne de l'apocalypse : des portes défoncées, des vitres brisées, des chambres méconnaissables. Il nous relate les faits : « J’étais couché dans ma chambre vers 9h quand j’ai entendu l’explosion qui a fait trembler les murs. L’onde de choc était tellement puissante que j’ai d’abord pensé que c’était une bouteille de gaz qui avait explosé dans ma cuisine. Mais quand j’ai regardé dehors, j’ai remarqué que les voisins aussi avaient subi des dommages. Il y avait avec moi mes deux enfants : l’un a quatre ans et l’autre est un bébé de deux semaines qui était couché au salon. Quand il y a eu la détonation, j’ai fait sortir le plus grand et ma femme a couru au salon prendre le bébé qui était sous les décombres. Grâce à Dieu, il n’y a pas eu de perte en vie humaine mais les dégâts matériels sont considérables. Pour le moment, je ne peux pas estimer le montant des dommages mais ce que je peux déjà constater, c’est que la tôle de la maison est détruite, ainsi que le plafond et les chevrons qui les soutiennent. Les vitres sont également complètement brisées, une partie des portes a été arrachée. Les autorités sont passées nous voir, elles ont pris des notes et ont même pris nos numéros de téléphone. Elles ont également promis de repasser. Je ne sais pas qui logeait dans la maison où il y a eu l’explosion mais selon les rumeurs, c’est la semaine dernière seulement qu’il a emménagé. »
Son voisin immédiat, qui a lui requis l’anonymat, dit avoir été prévenu de la situation par sa femme. Il déplore aussi à son niveau des dégâts matériels importants. Sa femme de ménage, qui a été touchée psychologiquement par le choc de l’explosion et qui présente des blessures légères, a été transportée à l’hôpital pour y recevoir des soins.
Le bilan matériel fait état de 46 concessions au total qui ont été touchées par l’explosion, dont trois complètement détruites. Le bilan humain, quant à lui, est d’une personne tuée et de blessés dans les cours voisines. Selon des sources sécuritaires sur place, la déflagration a été si forte que les restes de l’infortuné ont été retrouvés trois cours plus loin.
Le voisinage espère que les autorités vont prendre les mesures nécessaires non seulement pour assurer la sécurité des populations, mais aussi pour contraindre les propriétaires qui louent leurs biens immobiliers à être plus regardants sur ce qui s’y passe. Les victimes des dommages, quant à elles, espèrent une aide financière, si petite soit-elle, pour pouvoir réparer leurs habitations. « Nous en appelons aux autorités pour qu’elles nous viennent en aide. Même si l’aide ne couvre pas tous les dommages, au moins que nous puissions reconstruire nos maisons qui ont été détruites », c’est le cri du cœur d’Abdul Nassir Bagayan.
Ce qui est évident, c’est que beaucoup de personnes touchées par le drame seront obligées de demander l’hospitalité à leurs connaissances cette nuit, pour ne pas dormir à la belle étoile.
Solange Candys Pilabré/Yaro, Armelle Ouédraogo