Selon le contrôleur général de l’ASCE-LC, le Dr Luc Marius Ibriga, le rapport 2017 de son institution révèle que la corruption dans l’administration publique burkinabè va grandissante, comparaison faite avec les données de 2016. En cause, selon le patron des contrôleurs : la non-mise en œuvre des recommandations ainsi que la non-implication de la population en général et des organisations de la société civile en particulier dans la lutte contre la corruption et la mal gouvernance.
« Afin d’endiguer l’efflorescence de la corruption, il faut que nous nous donnions la main pour ensemble construire des barricades afin de venir à bout de ce mal social », a déclaré le Dr Luc Marius Ibriga, patron de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC). Pour lui, chaque citoyen devrait être une sentinelle anti-corruption car, explique-t-il, « les ramifications de la corruption sont sournoises et touchent les différents segments de la société ». C’est pourquoi, de l’avis du patron de cette structure étatique, la société civile peut jouer un rôle important dans la sensibilisation des populations, d’autant plus que la corruption est un phénomène assez complexe et répandu au Faso. Travailler en synergie est donc déterminant si on veut circonscrire le fléau.
S’agissant du mécanisme de sanctions à prévoir contre les individus épinglés, le premier responsable de l’ASCE-LC propose que soient remis au goût du jour les conseils de discipline afin que chaque fautif ait à répondre de ses actes.
Concernant les insuffisances constatées par le rapport de l’ASCE-LC, il y a le fait que des sociétés d’Etat accordent des appuis financiers à leurs ministères de tutelle et à des institutions sans aucune base légale. En outre, ce rapport fait état de la rémunération d’agents qui ne travaillent pourtant pas pour le compte des sociétés d’Etat.
D’autre part, le rapport pointe du doigt le manque de rigueur dans l’application des textes régissant les avances sur salaire, les prêts et les couvertures sanitaires, ce qui induit des retards, tout comme il met à l’index des non-remboursements ainsi que l’absence de textes réglementaires sur des dons. Outre cela, les contrôleurs relèvent que les cas de dépassement budgétaire de la part de certaines sociétés d’Etat sans autorisation de leur conseil d’Administration sont assez fréquents. Enfin, ils font remarquer que la réglementation en matière de payement des frais de mission et le décret portant procédures de passation, d'exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service public ne sont pas respectés dans nombre de services de l’administration burkinabè.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné