Au Burkina Faso, il est assez courant de rencontrer des mineurs dans les débits de boisson de jour comme de nuit. Qu’ils soient accompagnés de leurs parents ou pas, ils sont exposés à des maux sociaux tels que l’alcoolisme, le tabagisme et bien d’autres immoralités qu’il est souvent donné de voir dans ces endroits. Mais que dit la législation burkinabè sur ce phénomène ?
Selon code pénal burkinabè du 31 mai 2018 en son article 532-22, « est puni d’une peine d’emprisonnement de deux mois à six mois et d’une amende de 250 000 francs CFA à 600 000 francs CFA, toute personne qui, gérant un établissement interdit aux mineurs de moins de moins de dix-huit ans, les laisse y pénétrer ». En cas de récidive, précise t-il, la fermeture définitive et ou temporaire de l’établissement est prononcée. Dans ces dits établissements, figurent en bonne place les maquis et les boites de nuit.
Aussi, dans le même article dans l’alinéa 23, est-il inscrit que « est puni d’une peine d’emprisonnement de deux mois à six mois et d’une amende 250 000 francs CFA à 600 000 francs CFA toute personne qui, gérant un établissement sert de la boisson alcoolisée à un mineur de moins de dix huit ans même accompagné par ses parents ou ses tuteurs ». Dans ce dernier cas, les parents tuteurs ou représentants qui accompagnent les enfants mineurs sont punis d’une amende de 250 000 francs CFA à 600 000 francs CFA.
Ces deux articles indiquent clairement que les débits de boissons ne sont pas des endroits de fréquentation de mineurs. Même s’ils sont accompagnés d’un tiers, il est formellement interdit de leur servir de la boisson alcoolisée.
Il se trouve cependant que cette règlementation est méconnue par bon nombre de Burkinabè. Thomas Compaoré, comptable de son état dit ignorer cette loi. C’est pourquoi, il lui arrive de permettre que ses enfants mineurs partagent une gorgée de son verre de bière avec lui. « Cette loi, je l’ignorais carrément. Nous faisons souvent des sorties en famille pour faire plaisir aux tout-petits, même s’il arrive qu’ils consomment de l’alcool, c’est dans nos verres qu’ils boivent », explique t-il.
Pour Alice Dabiré, mère d’un enfant de trois ans ; « C’est souvent compliqué quand on n’a pas une personne à qui confier son enfant. Nous ne pouvons pas le laisser seul à la maison. C’est pour cela qu’on est souvent obligé d’aller au maquis avec eux. Mais une fois sur les lieux, nous veillons pour qu’il ne consomme pas de la boisson alcoolisée », soutient-elle.
Pour les adolescents en l’occurrence ceux dont l’âge est situé entre 13 et 18ans, il n’est pas rare de les rencontrer dans les maquis et les boites de nuit sous le regard indifférent des adultes. Ces derniers dépensent souvent des sommes faramineuses acquises dans des circonstances douteuses.
Si cette loi a été votée et promulguée, il est de la responsabilité de l’autorité compétente et de tout le public burkinabè de veiller à son application pour garantir un avenir radieux aux tout-petits qui ne recherchent qu’un environnement sein pour leur plein épanouissement.
Saâhar –Iyaon Christian Somé Békuoné