Voici un phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur au Burkina Faso :le recyclage anarchique des bouteilles. Ces récipients, ramassés le plussouvent dans les poubelles, sont réutilisés pour le conditionnement de certains jus, posant ainsi un problème d’hygiène.
A Ouagadougou, tout comme dans plusieurs autres contrées du pays, il n’est pas rare de voir des lieux de vente de bouteilles usagées. Ces objets sont réutilisés pour le conditionnement d’une panoplie de jus de fruits (tamarin, mangue, ananas, orange, etc.) et de la bière locale « dolo », que l’on retrouve sur le marché.
Pourtant, ces récipients à multiples usages sont pour la plupart récupérés dans les dépotoirs, et ce, au méprisde certaines règles d’hygiène. En effet, en perpétuel réutilisation, le circuit de reconditionnement de ces bouteilles, doit impérativement faire l’objet d’une attention particulière. Dans le cas contraire, ces jus de fruits, censés avoir des vertus thérapeutiques, peuvent devenir source de maladies pour l’homme.
Actuellement sur le marché, ce sont les bouteilles de la marque Heineken qui sont recyclées par la maison Bravo pour le conditionnement de ses boissons. Mais l’étiquetage voile la marque de la bouteille d’origine. C’est pourquoi, le consommateur avant d’acheter un produit doit se poser beaucoup de questions pour être sûr qu’il ne dépense pas son argent pour détruire sa santé. En effet, avec ces recyclages anarchiques, les Burkinabè ingurgitent sans se rendre comptes des microbes qui peuvent les rendre malades. Il est opportun que le secteur du recyclage et du reconditionnement soit mieux encadré pour éviter que le consommateur en s’achetant un jus de fruits, n’achète ipso facto sa maladie.
Malgré le fait que ce recyclage anarchique puisse avoir un impact sur la santé de l’homme notamment à cause du manque d’hygiène, il est aussiune source de revenue pour certains ménages. C’est le cas de Michel Korbéogo alias « Le maire », marié et père d’un enfant qui exerce le métier derecyclage de bouteilles usagées depuis six (6) ans. « Vraiment, je m’en sors bien, car avec ce métier j’arrive à subvenir aux besoins de ma petite famille ». D’ailleurs, il considère ce type de recyclage comme étant la « France au revoir africain ». Ces objets sont convoités par d’autres pays voisins comme le Togo et le Ghana, précise-t-il.
Michel Korbéogo vendeur de bouteilles recyclées
Le recyclage des bouteilles et bidons usagés s’avère donc être un couteau à double tranchant. Il est important que chacun prenne des précautions lorsqu’il achète ou consomme des jus de fruitsdans des récipients reconditionnés.
Mariam CONGO