Il est parfois difficile de se promener sur certaines voies de Ouagadougou sans avoir affaire aux eaux usées. Une équipe de Radars Info Burkina s’est rendue dans le quartier Zogona, pour comprendre.
Comme dans la plupart des quartiers de la ville de Ouagadougou, à Zogona, verser des eaux usées sur la voie publique est monnaie courante.
Et pourtant la loi n° 22 – 2005 AN portant code de l’hygiène publique au Burkina stipule qu’il est « interdit de rejeter les eaux usées de toute origine sur les voies et places publiques, dans les caniveaux et les cours d’eaux. »
Pour le conseiller municipal, Karim Ilboudo, il n’est pas question de parler de mentalité. « Vous ne pouvez pas vivre à Ouagadougou sans vouloir vous conformer aux règles minimum d’hygiène », a-t-il indiqué. La population est victime de ses propres actes, précise-t-il par ailleurs.
Des sociétés privées de curage des eaux usées existent pour assister les ménages à se débarrasser des déchets.
Les eaux usées présentent diverses conséquences. Une fois déversées, elles stagnent, dégagent des odeurs nauséabondes et favorisent la prolifération des larves de moustiques, qui exposent les populations au paludisme et à la dengue ou au cholera. De plus, ces « gîtes aquatiques » contribuent à dégrader les voies.
Mahamadou Compaoré, résident du quartier Zogona estime que cette situation est liée au manque de moyens des populations. « Il faut avoir entre quinze (15) et vingt (20) milles francs CFA par mois pour vider les fosses septiques dans les cours. Lorsqu’on n’a pas les ressources financières nécessaires, on est contraint de verser ces eaux sur la voie », a-t-il souligné.
Assis dans son fauteuil, à l’intérieur de sa boutique, un citoyen qui a requis l’anonymat témoigne : « Dans cette zone, il est difficile de sensibiliser les voisins. Lorsqu’on dénonce un cas de rejet d’eau sur la voie, aussitôt on est menacé ». « Si les autorités pouvaient interdire une telle pratique, cela nous soulagera », s’est-il lamenté.
Tout le monde est interpellé et l’autorité doit sévir car « la loi est dure mais c’est la loi » dit-on.
Marou SAWADOGO