Bibata Gansagné est une burkinabè qui exerce un métier atypique généralement réservé aux hommes. Mère d’un enfant de 6 ans, cette jeune dame a décidé, depuis 2010, d’être une conductrice de taxi dans la ville de Ouagadougou.
Après avoir abandonné l’école en classe de sixième (6ème), elle a eu d’abord un penchant pour la couture. « Ce métier est périodique. Après les fêtes, il n’y a plus de marché, “ c’est nase“ », précise-t-elle. Cette rareté de la clientèle dans son atelier l’amène à s’intéresser à la fonction de « taxiwoman ». « Au début, ce n’était pas du tout facile, mais comme tout métier, il faut le faire avec amour », dit-elle.
Madame Gansagné exerce son métier en harmonie avec ses collègues. Lorsqu’elle a une panne, le temps de stationner, elle bénéficie du soutien des « taximen », ce qui lui donne toujours le courage et la force de continuer dans ce métier. « Je sais que les gens aiment ce que je fais et m’admirent beaucoup. Donc j’agis de mon mieux pour être à la hauteur », renchérit-elle. Ses clients l’encouragent et la félicitent. Ce qui, pour elle, est une source de motivation.
Dans le cadre de sa profession, Bibata reçoit de nombreux coup de fils. Elle travaille aussi avec les hôtels qui la contactent pour conduire les missionnaires, les touristes, les hommes d’affaires et les clients ordinaires. Pendant leurs séjours, elle reste à leurs dispositions entre autres pour leurs courses et leurs déplacements.
Aux dires de la reine du volant, son statut de femme n’a pas d’influence négative sur son boulot, dans la mesure où elle fait l’objet de curiosité et attire la clientèle.
Comme bien d’autres taximen de la place, Bibata Gansagné a commencé à travailler sous la tutelle d’un patron. Après quelques années de services, elle est aujourd’hui propriétaire d’un taxi.
Les recettes journalières de dame Bibata sont estimées en moyenne à vingt cinq milles (25 000) francs CFA. « Quelque soit le métier qu’on exerce, il faut le faire avec beaucoup d’amour, de volonté et le reste viendra », a-t-elle laissé entendre.
Mariam CONGO
