L’artisanat constitue un secteur important dans la vie socioéconomique du Burkina Faso. Cependant ce secteur à du mal a décollé. Cela est bien visible dans le domaine de la cordonnerie au Burkina. En plus d’être très peu connue, la cordonnerie est un domaine négligé.
Le métier de cordonnier consiste à réparer les chaussures abimées, c'est-à-dire changer les talons, coudre, coller, changer de semelle etc. En un mot c’est redonné vie à la chaussure abimée. C’est un métier un peu négligé mais à la fois indispensable. En effet, ils sont peu ceux qui n’ont jamais eu besoin des services d’un cordonnier. C’est donc dire que c’est un métier d’avenir.
Cependant ce secteur connait des difficultés liées à la formation et à l’organisation des acteurs, au financement. Le métier est exercé par des amateurs, car ces derniers n’ont aucune formation professionnelle dans le domaine. Pourtant le Burkina Faso est un pays riche en matière première du domaine, c'est-à-dire, le cuir.
Redonner vit aux chaussures usées, tel est le quotidien de Emmanuel CONSEIGA, un jeune homme qui a choisit de prendre son destin en main comme le font certains jeune de sa génération malgré les difficultés du métier.
Son amour pour la cordonnerie est parti du commerce de chaussure qu’il faisait avec son patron. Par la suite il a décidé de se mettre à son propre compte. « J’ai commencé par les cirages, au début ce n’était pas facile. Les clients et moi on faisait la bagarre », confie Manou, comme l’appelle affectueusement ses clients.
Grâce à son métier de cordonnier Manou arrive à joindre les deux bouts. « Le métier nourrit bien son homme, grâce a ça je prends en charge ma famille. Je suis marié, père de deux enfants, dont le premier fait la troisième et le deuxième le CM2. J’arrive à payer les études de mes enfants grâce a mon métier », ajoute Manou.
Le cordonnier nous informe que malgré toutes ces années d’expérience, il n’a jamais bénéficié d’une quelconque aide de l’Etat. Il profite de l’occasion pour interpeler les jeunes diplômés qui attendent que l’Etat les embauche sur la nécessité de l’auto emplois. « Il faut savoir entreprendre, ne pas compte sur les parents, ou sur l’Etat. Il faut battre, tel est la loi de la vie », indique t-il.
Conscient du manque de structure de formation dans le domaine, Manou, forme à son tour ses jeunes frères qui sont intéressés par son métier. Il espère que ceux-ci excelleront dans le domaine.
Edwige SANOU