Comment s’acquitter des frais de scolarité de la rentrée scolaire prochaine ? Pourrais-je regagner les bancs de l’école ? Telles sont entre autres les questions qui taraudent certains élèves à chaque vacance. Faute de moyens financiers des parents, ils sont obligés de trouver des activités génératrices de revenue afin de subvenir à leur besoin et surtout de payer les frais de scolarité de la prochaine rentrée scolaire.
Ce sont les vacances ! Mais voyager, aller dans les camps de vacance, jouer, … est loin d’être le souci actuel de l’adolescente de 15 ans, Flora. Elle doit travailler pendant ces vacances si elle veut regagner les bancs de l’école et réaliser son plus grand rêve : devenir médecin pour sauver des vies.
Je passe en classe de 3e, raconte t- elle, « j’ai décidé personnellement de travailler cette année comme aide-ménagère dans une famille pour payer mes frais de scolarité, mes fournitures scolaires, mais aussi subvenir à mes propres besoins », a-t-elle témoigné.
Depuis l’âge de 12 ans, Flora travaille pendant ses vacances. De part le passé, elle faisait le commerce, mais cette année elle a décidé autrement car, pour elle « travailler comme aide-ménagère est plus rentable. Avec ce que je fais j’ai un revenu mensuel de 10 000 francs CFA », a déclaré Flora.
L’objectif principal des vacances est de permettre aux enfants de se reposer, découvrir d’autres réalités que ce qu’ils apprennent à l’école. Malheureusement certains enfants à l’instar de Flora doivent travailler pour assouvir leurs besoins.
Le travail des mineurs est certes puni par la loi, mais les activités qu’ils mènent pendant les vacances sont une autre école. « Parce qu’un petit commerce permet à l’enfant de voir autre chose dans la rue. Le travail des enfants est interdit, mais il y a aussi les réalités qui sont là. Il faut juste éviter les travaux contraignant, par exemple envoyer l’enfant soulever des charges, rester jusqu’à minuit… Mais aider les parents à vendre des légumes au marché, aide l’enfant à savoir se débrouiller, se défendre, à développer un esprit entrepreneurial », explique Dr. Aoua Carole BAMBARA CONGO, enseignante de formation et par ailleurs Chargée de recherche et Directrice du Forum National de la Recherche Scientifique et des Innovations Technologiques (FRSIT).
Dr. Aoua Carole BAMBARA CONGO, enseignante de formation et par ailleurs Chargée de recherche et Directrice du (FRSIT)
Ces activités n’ont pas d’impacts majeurs sur les résultats scolaires des enfants, si les employeurs et parents prennent en compte certains aspects et respect un temps soit peu le principe de vacance. « Il y a des familles qui accueillent des aide-ménagères et qui pratiquement les forme en cuisine, lessive, repassage… Ce que la fillette ne le faisait pas à la maison, elle apprend à le faire », affirme Dr BAMBARA.
Mais elle déplore la façon dont certaines familles traitent les enfants. « Vous avez vos propres enfants qui dorment jusqu’à 10 h et la « bonne » de 15, 16 ans doit se lever à 6h du matin, balayer, nettoyer… tout juste parce que cet enfant est pauvre et dois avoir de l’argent pour préparer sa rentrée scolaire prochaine », s’est –elle indigné.
Il faut limiter les charges que l’on donne aux enfants, a-t-elle suggéré. Pour elle, ces enfants font ces travaux non pas par amour, mais par nécessité. Il faut être solidaire de ces enfants, les aider à apprendre au lieu de les donner des travaux qui influent même sur leur santé. En effet, comme le stipule si bien le philosophe Pythagore « un homme n’est jamais si grand que lorsqu’il est à genoux pour aider un enfant ».
Judith TCHIMADI