Les « yougou-yougou » désignent au Burkina Faso les friperies. Ce sont des vêtements déjà portés ou encore neufs importés de l’Europe. On les retrouve généralement dans les marchés ou sur les places publiques à moindre coût. Elles sont généralement composées de divers types d’habits. Cependant, ces dernières années, les sous-vêtements font partie des types de friperies prisées par certaines femmes. Les marchands eux, se frottent les mains. Quelle est alors la raison d’un tel engouement ?
Le commerce de friperie connaît un développement fulgurant à Ouagadougou. Celui des sous-vêtements suscite de l’engouement. Pour certaines femmes, ces dessous sont de très bonne qualité et sont à moindre coût. « Lorsque tu payes des dessous prêt-à-porter, à peine laver une fois ça se gâte, si ça ne se déchire pas ce sont les fils qui commencent à se défaire, alors que tu as payé ça chèr à 750 ou 1000 francs CFA. C’est le contraire avec les dessous « yougou-yougou ». Tu en trouvse de très jolis à seulement 250 francs CFA, en plus c’est de la bonne matière. Je préfère ces dessous pour moi et ma famille. Je suis contente, car j’ai pu m’offrir 30 dessous à seulement 7500 FCFA aujourd’hui », confie Mme BILLA, une cliente.
Mme ZAPSORE, commerçante de sous-vêtements de friperies ne dira pas le contraire. C’est un marché florissant et les clients apprécient la matière « ça fait 10 ans que je suis dans ce métier et je rend grâce à Dieu. Les clients aiment ces lingeries, parce que c’est de la bonne qualité ; ça dure et c’est moins chèr en plus. Même certains commerçants viennent en chercher pour associer ces friperies à leur prêt-à-porter ».
Les prix varient selon la qualité, la taille et l’état de la marchandise. Les commerçants parlent généralement de 1er choix, 2e choix et 3e choix. Le premier choix est constitué des dessous en bon état ou même neufs. Le deuxième choix sont ceux qui sont déjà portés mais en état acceptable. Le dernier choix est composé des dessous qui ne sont pas totalement en bon état.
Les femmes ne sont pas les seules à priser les sous-vêtements des friperies. « Même les hommes viennent fouiller soit pour eux, soit pour leurs enfants », souligne Mme ZAPSORE.
Certains Ouagalais par contre ne sont pas tombés sous le charme de ces sous-vêtements. Maria SANKARA, estime que « porter des sous-vêtements d’autrui qu’on ne connait pas est une grave erreur. Ces dessous sont en contact direct avec notre intimité et peuvent si on n’y prend pas garde nous donner des maladies dont on ignore la provenance. Je préfère le prêt-à-porter même si ça ne dure pas, il ne va pas me mettre en danger », a-t-elle signifié.
Ces lingeries sont importées des pays d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Cependant, plus qu’une lingerie, les sous-vêtements particulièrement pour les femmes peuvent renfermer des germes néfastes pour la santé, surtout lorsqu’ils ont déjà été utilisés par une autre personne. D’où les questions, qui les a portés ? Avec quel produit ont t-ils été conservés ? Quelles en sont les conséquences sanitaires ?
Judith TCHIMADI