dimanche 24 novembre 2024

Grève du SYNTSHA : « caisse vide » comme moyen de pression

20180611 143643Apres la grève des 23 et 24 mai 2018, le syndicat à travers l’opération « caisse vide » passe à la vitesse supérieure pour exiger la prise en compte de sa plate forme revendicative. Pour y arriver le syndicat à trouver un moyen simple : soigner gratuitement les malades dans tous les centres de santé publics.

 

Les agents de santé membres du  SYNTSHA offrent des soins gratuitement aux patients. Cette action n’est pas une œuvre de charité mais un moyen de pression sur le gouvernement.

« Les soins et les consultations sont gratuits. Les examens de laboratoire, les interventions et tout ce qui est acte médical se font gratuitement dans tous les services sanitaires publics du Burkina pendant une semaine », martèle le Secrétaire Général de la sous section SYNTSHA de l’hôpital Yalgado Ouédraogo, Amadi KONFE.

Toutefois, le bilan de cette première journée ne semble pas satisfaire les organisateurs. Et pour cause, certains patients passent toujours à la caisse pour s’acquitter des frais de consultations et examens. Les organisateurs pointent du doigt le gouvernement. « Ils ont engagé des agents de recouvrement afin qu’ils interceptent les malades et les orientent vers les caisses. Ce n’est pourtant pas le cas habituellement. Ce qui fait que l’un dans l’autre le succès n’est pas conforme à nos attentes », affirme monsieur KONFE.

Pour lui, le manque de communication y est aussi pour quelque chose. L’information n’est pas passée au niveau de la population et des malades. « Ceux-ci ne savent pas que durant cette semaine les soins dans les services publics  seront gratuits », a-t-il regretté.




20180611 140222Amadi KONFE,Secrétaire Général de la sous section SYNTSHA de l’hôpital Yalgado Ouédraogo

C’est d’ailleurs avec une grande surprise que certains patients et accompagnants, à l’instar de Hervé BASSANE ont appris la nouvelle. « Je ne savais pas que les soins aujourd’hui étaient gratuits. J’ai appris la nouvelle ici même à l’hôpital », a-t-il confié. Il est venu ce matin très tôt au Centre universitaire Yalgado Ouédraogo avec sa mère qui a eu un Accident vasculaire cérébral (AVC). « Ce matin, raconte t-il,  lorsque je suis arrivé au laboratoire on m’a fait comprendre que c’est l’opération caisse vide. J’ai eu à faire deux examens sans rien payer du tout, sauf les produits pharmaceutiques ».

Certains par contre n’ont pas bénéficié de l’opération « caisse vide ». Jean-Yves OUALI revenait tout juste de la caisse de l’hôpital Yalgado Ouédraogo, lorsqu’il nous a confié qu’il était depuis ce matin au service d’urgence de l’hôpital sans bénéficier des gratuités de soins. « Nous sommes venus mais ce n’est pas gratuit. On nous a demandé de venir payer avant d’avoir accès aux soins », a-t-il signifié.

« Le malheur des uns fait le bonheur des autres » dit-on. Si cette opération n’est pas bénéfique pour l’Etat burkinabè, elle l’est pour les bénéficiaires des soins. Ces derniers apprécient cette forme de lutte qui pour eux ne porte pas préjudice aux patients. « Je trouve que cette forme de grève est normale, parce que refuser de travailler pour des agents de santé peut engendrer de graves dégâts. Mais cette forme de revendication n’est pas une perte, même si le gouvernement n’encaisse pas, les malades au moins seront guéris », soutient BASSANE.

Le SYNTSHA pour sa part estime qu’une lutte ne se gagne pas, mais s’acquière. Il entend poursuivre la lutte jusqu’à ce que ses revendications soient prises en compte par le gouvernement.

Judith TCHIMADI

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