Le mercredi, 28 mars 2018 François COMPAORE, frère cadet de l’ancien président du Faso, Blaise COMPAORE, comparaissait devant la Cour d’Appel de Paris suite à la demande d’extradition formulée par l’Etat burkinabè dans l’affaire Norbert ZONGO où il est accusé d’ incitation à assassinat. Mais l’audience a été suspendue et reprend en principe le mercredi 13 juin prochain. A la veille de cette réouverture, des organisations professionnelles de médias burkinabè ont dans un communiqué plaidé pour que cette extradition soit une réalité.
Cela fait maintenant vingt (20) ans que les médias et l’ensemble du peuple burkinabè attendent que justice soit rendue au journaliste Norbert ZONGo, assassiné, alors qu’il investiguait sur la mort suspecte de David OUEDRAOGO, chauffeur du frère cadet de l’ancien président Blaise COMPAORE. Retranché en France où il est désormais dans les mains de la justice française, il doit être situé sur son sort le 13 mai prochain, car normalement c’est ce jour que la justice française va dire si elle accède oui ou non à la demande d’extradition de l’Etat burkinabè de François COMPAORE.
Et à l’instar de nombreux burkinabè, tout le vœu des organisations professionnelles de médias, c’est que les hommes à la robe noire français répondent favorablement à cette demande de l’Etat burkinabè. Toute chose qui fera avancer l’affaire pendante depuis deux décennies maintenant. « Depuis son interpellation en France en octobre 2017, la grande famille des journalistes, des défenseurs de la liberté de presse et de la démocratie ainsi que tous les défenseurs du droit à la vie, suivent avec un grand intérêt les péripéties de la procédure. Et tous souhaitent que son extradition vers le Burkina Faso soit actée le 13 juin afin de lui permettre de se défendre devant la justice », a déclaré quatre organisations professionnelles de médias à savoir l’Association des journalistes burkinabè (AJB), la Société des Editeurs de la Presse privée (SEP), le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture et l’Association des Editeurs et Professionnels des Médias en Ligne (AEPML) dans un communiqué conjoint.
Et pour l’AJB et ses pairs, cette soif de justice ne doit aucunement être assimilée à une chasse aux sorcières. « Le peuple burkinabè n’est nullement mû par un quelconque esprit de vengeance mais par une quête légitime de vérité et de justice sur l’assassinat du journaliste Norbert ZONGO et de ses trois compagnons… Il existe au Burkina Faso, une presse suffisamment indépendante et crédible comme en atteste le dernier classement de Reporters Sans Frontières sur la liberté de la presse (premier en Afrique francophone et 5e en Afrique) pour s’assurer du respect des droits de tout prévenu », a précisé le communiqué. Toute chose, qui doit rassurer la justice française quant à l’intérêt que porte le pays des hommes intègres sur le respect des droits de l’accusé, d’autant plus que « les textes nationaux et les traités auxquels le Burkina Faso a librement souscrit confèrent à tout prévenu, des droits inaliénables. Et il ne fait aucun doute que le sieur François COMPAORE devrait en bénéficier, dans le cadre de la procédure. Car la vraie justice pour Norbert ZONGO ne peut être que celle qui est rendue au terme d’une procédure qui respecte les droits des prévenus et un procès équitable et transparent ».
En tout état de cause, ces organisations professionnelles de médias espèrent que cette affaire « classée sans suite en 2006 par une justice aux ordres de l’ancien régime piloté d’une main de fer par le président Blaise Compaoré et son frère cadet », et rouvert sous la Transition en 2015 va connaître un tournant majeur le 13 juin prochain, à travers la décision de la justice française d’extrader le wanted François COMPAORE.
Candys Solange PILABRE/ YARO