dimanche 24 novembre 2024

bras de fer gouvernement-CS-MEF : « … Il faut que le gouvernement arrête d’être laxiste et mette fin au désordre… S’il faut les licencier, il faut le faire… », Dick Markus

20180608 104257Le bras de fer qu’il est actuellement de voir entre le gouvernement et la Coordination des syndicats handicapent beaucoup la vie socioéconomique du pays et si la situation reste telle, c’est le peuple qui va en pâtir. Et afin d’éviter le pire, le Rassemblement patriotique qui est une organisation de la société civile est monté au créneau le jeudi 07 juin 2018 pour demander non seulement aux financiers de mettre fin au débrayage, mais aussi  au gouvernement de sonner la fin de la récréation à travers des mesures fermes. Dans cette interview accordée à Radars Info Burkina, l’artiste musicien Dick Markus, qui est un des membres de cette OSC, renouvelle l’appel du Rassemblement patriotique et appelle le gouvernement à licencier les agents qui ne veulent pas travailler.

 

Radars Info Burkina : Vous êtes membre du Rassemblement patriotique. Présentez-nous un peu votre organisation.

Dick Markus : Le Rassemblement patriotique est une organisation ponctuelle que nous avons mise en place. Et selon l’activité du moment, s’il y a nécessité de donner notre point de vue, nous le faisons.

 

RIB : Actuellement le torchon brûle entre le gouvernement et la Coordination des syndicats du ministère de l’Economie, des finances et du développement (CS-MEF). Et au regard de l’impact que ce bras de fer a sur l’économie nationale, vous avez jugez bon de sortir tirer la sonnette d’alarme. Alors, quelle est la position de votre organisation sur la crise qui prévaut actuellement au MINEFID ?

DM : Nous ne remettons pas en cause la légitimité de la lutte de la CS-MEF, mais le problème est que nous trouvons que cette lutte est inopportune, car elle est arrivée à un mauvais moment. C’est vrai que tous les syndicats dans le monde se battent pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Mais, aujourd’hui, compte tenu de la situation sociopolitique et sécuritaire du pays, chacun doit mettre du sien pour la construction du pays, d’autant plus qu’en terme de traitement salarial et d’avantages, les financiers sont placés à l’échelon supérieur au niveau de l’administration publique burkinabè. C’est pourquoi, avec tous ces avantages, nous pensons qu’ils doivent savoir garder raison et attendre un moment plus opportun pour sortir revendiquer, sinon, c’est une insulte à la nation. Des gens qui ont ce traitement et qui demandent plus, et les autres Burkinabè alors ? La république n’appartient pas aux financiers, mais à tous les Burkinabè. C’est pour cela, nous sommes sortis pour les demander de mettre un peu d’eau dans leur vin. Même s’ils veulent faire la lutte, qu’ils attendent quand le pays va bien se porter pour le faire. Aujourd’hui, ils sont en train de paralyser le pays et tous les Burkinabè le ressentent. Eux, leur avantage, c’est qu’ils ont gardé beaucoup d’argent en banque et quoi qu’il arrive, ils peuvent tenir une ou deux années sans salaire, mais la majorité des Burkinabè vivent le jour au jour. Aujourd’hui, si l’on prend dix (10) Burkinabè, au moins sept n’auront pas de quoi mettre au feu, si quotidiennement ils ne partent pas travailler. Pour ce faire, il faut qu’ils comprennent qu’ils sont peu au Burkina Faso à être à l’abri du besoin et la conséquence directe de leurs actes ce n’est pas le gouvernement qui la ressent, mais le citoyen lambda. C’est pourquoi, nous sommes sortir prévenir le danger, car il faut anticiper le feu ; on n’attend pas que sa case prenne feu pour l’éteindre. A cause de leurs intérêts égoïstes, l’ensemble des Burkinabè ne vont pas en pâtir.

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                                                                             Dick Markus, artiste musicien et membre du Rassemblement patriotique

 

RIB : Vous avez au cours de votre rencontre avec la presse jeudi dernier, appelé le gouvernement à agir avec fermeté. En termes clair, qu’attendez-vous du gouvernement ?

DM : Il faut que le gouvernement arrête d’être laxiste et mette fin au désordre. J’appelle cela du désordre, car ce n’est plus du syndicalisme que fait la CS-MEF. A la limite, c’est de l’incivisme.

 

ministere de economie et des financesRIB : A l’image de certains, demandez-vous le licenciement de ces agents qui s’entêtent à maintenir ce bras de fer ?

DM : S’il faut les licencier, il faut le faire. Tu as un boulot, tu as tout ce que tu veux, tu demandes autre chose que l’on ne peut pas te donner, tu dégages et on embauche celui qui veut faire le boulot. Aujourd’hui au Burkina Faso, beaucoup de jeunes diplômés ont le niveau pour les remplacer valablement. S’ils ne veulent pas travailler, on les licencie tout simplement. S’ils veulent travailler qu’ils retournent dans les bureaux ! Mais c’est inacceptable qu’un groupuscule prenne le pays en otage. C’est pour cela que nous demandons au gouvernement de réagir très rapidement pour mettre fin à cette récréation.

 

RIB : Au cours de votre sortie médiatique, vous avez qualifié ce mouvement d’humeur de la CS-MEF de prise de pouvoir ? qu’est ce qui justifie votre position ?

DM : Tout le monde sait que les finances sont le nerf de guerre. La base de développement de tout pays, c’est la stabilité de ses finances. Aujourd’hui, avoir les finances de son côté, c’est détenir le pouvoir. Ce n’est pas un secert de Polichinelle et les financiers en sont conscients. C’est pour cela, ils sont en train de mener ce bras de fer. Ils savent que s’ils continuent dans ce sens, à un moment donné, l’Etat ne pourra plus prendre en charge la masse salariale des agents publics. Ils ont donc pleinement conscience des conséquences de leurs actes. C’est pour cela, le gouvernement ne doit pas les laisser faire, car ni les finances, ni  la République ne leur appartiennent. Ils doivent comprendre que l’administration est une continuité. Pour ce faire, à un moment donné, d’autres prendront la relève et il faut que ces derniers puissent disposer d’une base pour le faire.

 

RIB : La situation est d’autant plus inquiétante que madame le ministre de l’économie, des finances et du développement ne sait pas jusqu’à quand l’Etat pourra continuer à payer les salaires des fonctionnaires si la crise au ministère persiste. Qu’est ce que le Rassemblement patriotique compte mener comme actions, si un mois les salaires ne sont plus honorés ?

DM : Non ! Cela n’arrivera même pas, parce que le peuple burkinabè et le gouvernement sont suffisamment responsables pour laisser les financiers prendre la république en otage. A un certain moment, si la situation coince beaucoup, on trouvera la solution idoine, et cela ne souffre d’aucun débat. Pour l’intérêt d’un groupuscule, je ne vois ni le gouvernement, ni le peuple burkinabè se laisser faire. Il faut absolument que le gouvernement soit ferme là-dessus. On peut faire le malin, lorsqu’on est les seuls à pouvoir faire quelque chose. Mais, ils ne sont pas les seuls, car au Burkina Faso on a de nombreux jeunes diplômés à la recherche d'emploi qui peuvent faire fonctionner les services financiers. Ceux qui ne veulent pas travailler feraient donc mieux de démissionner et de laisser la place aux jeunes qui veulent travailler.

 

Propos recueillis par Candys Solange PILABRE/ YARO

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