Dans la ville de Ouagadougou, il n’est pas rare de trouver des restaurants sur les voies non bitumées, surtout celles au trafic élevé, et cela en dépit du nuage de poussière qui s’en dégage. La restauration de rue est une pratique assez fréquente chez les habitants de la capitale burkinabè. En cette période d'harmattan où vent et poussière s'imposent, comment les restaurateurs aux abords des voies non bitumées s'y prennent? Existe-t-il des mesures d'accompagnement pour réduire un tant soit peu la poussière en attendant un probable bitumage ? Une équipe de Radars Info Burkina a fait le constat à Nagrin, secteur 30, dans l'arrondissement 7 de la ville de Ouagadougou.
Ce sont plus d’une dizaine de restaurants communément appelés « restaurants par terre ou restaurants bon marchés », de « dèguèdrome », et de kiosque que l'on trouve sur la grande voie qui passe devant le Centre de santé et de la promotion sociale (CSPS) de Nagrin.
En effet, de ce que nous avons constaté, face à la poussière, chaque vendeur tente de couvrir son repas.
Contenue dans un sachet plastique transparent, puis déposée dans un récipient fermé, le tout couvert par une nappe sur une table, c'est ainsi que Madame Ilboudo Fatimata, vendeuse de haricots, communément appelé (Benga en langue nationale mooré) protège sa nourriture pour attendre les éventuels clients sur cette voie où la poussière brouille parfois la vue.
À l'en croire, l'état de la voie empiète sur son business. « À cause de la poussière, les clients se font rares. Je n'arrive pas à vendre la quantité que je prépare », a-t-elle déploré tout en souhaitant un bitumage du tronçon pour le bonheur de tous les habitants de Nagrin.
À quelques mètres de dame Ouédraogo se trouve le kiosque de madame Isabelle Zoundi. Elle relève les mêmes difficultés. « À cause de la poussière les clients refusent de s'asseoir pour manger. Donc je m'arrange à prévoir des kits. Cela me permet d'éviter les méventes », a-t-elle indiqué.
Mais étant donné qu'il est difficile d'éviter la poussière, la probabilité d'en consommer à travers les repas achetés sur cette voie est grande.
Quand bien même les consommateurs seraient conscients du risque sanitaire qu’ils encourent, ils avouent ne pas avoir le choix, en raison du prix accessible des repas vendus.
Selon Arthur Ouédraogo, un client que nous avons trouvé avec un plat de haricots, c'est par contrainte qu'il consomme. « Au regard de la poussière qui se dégage, on mange malgré nous. La poussière nous fatigue beaucoup. La nourriture est exposée tout le temps sous la poussière. Dès fois, on n'a pas le choix quand on a faim», a déclaré M. Ouédraogo.
Pour réduire la souffrance des usagers, une séance d'arrosage du tronçon du CSPS est faite de façon journalière (1 ou 2 fois ), nous a confié certains usagers, précisant que c'est comme une goutte d'eau dans la mer car la voie est beaucoup empruntée.
Malgré les efforts, la question de l’hygiène demeure un problème et cela pourrait impacter négativement la santé des consommateurs. Les restaurants doivent davantage renforcer les mesures de protection.
Flora Sanou