La Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM) a tenu ce mardi 12 décembre 2023, à Ouagadougou, une conférence de presse. Objectif : donner l'information juste sur la fermeture de certaines auto-écoles dans la commune de Ouagadougou.
Selon le patron de la DGTTM, le colonel Kanou Coulibaly, c'est sur instruction du ministre burkinabè des Transports que l’institution qu’il dirige a entrepris de fermer les auto-écoles ouvertes sans autorisation préalable.
L'opération, qui s'est déroulée du 7 novembre au 4 décembre 2023, a permis la fermeture de 118 auto-écoles dans la commune de Ouagadougou, essentiellement des annexes, a-t-il précisé.
Cette opération se poursuivra dans les régions de l’intérieur du pays dans les prochains jours, en collaboration avec les directeurs régionaux des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité. À cet effet, un travail préalable est en cours pour identifier les auto-écoles qui fonctionnent sans autorisation, a confié le colonel Coulibaly, qui a indiqué que l’objectif principal de cette opération, c’est d’amener les promoteurs d’auto-écoles à se conformer à la réglementation en vue de fournir des prestations de qualité aux citoyens dans le cadre de l’enseignement pour l’obtention du permis de conduire des véhicules terrestres à moteur.
À en croire le premier responsable de la Direction générale des transports terrestres et maritimes, cette opération qu’on pourrait qualifier de salubrité publique a déjà porté ses fruits, car 32 demandes d’ouverture d’auto-écoles ont été enregistrées à ce jour, lesquelles permettront de régulariser la situation des auto-écoles fermées.
Une inquiétude sur le sort réservé aux permis de conduire issus de ces annexes d’auto-écoles et sur comment les identifier a été soulevée.
À ce sujet, le DG Kanou Coulibaly a fait observer que les demandes des candidats envoyées par les promoteurs à la DGTTM le sont toujours sous le couvert des sièges, donc il est difficile de savoir si elles proviennent d’annexes d’auto-écoles qui sont en porte-à-faux avec la réglementation nationale.
"Les apprenants des annexes viennent à la DGTTM sous le couvert des sièges et l'évaluation se fait sur la base des codes dont disposent les différents sièges des auto-écoles", a-t-il expliqué.
S'agissant des sanctions qu’encourent les promoteurs qui persisteront dans l’illégalité, le tenant du crachoir a martelé qu’elles consisteront au retrait des autorisations des sièges dont sont détenteurs lesdits promoteurs, ainsi qu’en la fermeture du siège et de toutes les annexes de ces auto-écoles en situation irrégulière. S’ensuivra leur mise sous surveillance, a indiqué le colonel Coulibaly. Cela, conformément à l'article 36 du décret 589 de 2016 qui dispose que "toute opération ponctuelle ou l'exploitation d'une annexe ou d'une succursale d'auto-école, non autorisée par l'administration des transports, est strictement interdite sous peine de poursuites judiciaires et de retrait temporaire ou définitif de la licence d'exploitation. En outre, le matériel ayant servi à la pratique illégale de l'enseignement peut être confisqué par l'autorité compétente".
Par ailleurs, des mesures seront prises pour lutter contre les fraudes au niveau des auto-écoles, notamment par la mise en place d'un système qui réduit ces pratiques. Ce système consistera à séparer le moniteur du candidat. Le jour de l'examen, le candidat fera uniquement face à une machine. Il en sera de même pour la conduite. Ainsi, le jour de l’examen, le candidat sera seul avec l'examinateur dans le véhicule.
Flora Sanou
Lire en encadré les conditions d'obtention d'une autorisation d’ouverture
Encadré
Il ressort des explications du directeur de la Circulation routière et de la Normalisation, Baowendmanégré Zoungrana, que l'ouverture des auto-écoles est autorisée aux personnes physiques et morales de l'espace UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest). Pour avoir l'autorisation, il faut :
- Justifier d'une capacité professionnelle : pour les personnes morales, il faut payer une quittance de 200 000 FCFA. Elle est de 100 000 FCFA pour les personnes physiques ;
- Avoir trois moniteurs disposant du certificat d'aptitude à la conduite des automobiles, un directeur technique pour les personnes morales ;
- Être âgé d'au moins 21 ans ;
- Avoir des locaux et des véhicules répondant aux normes, etc.
Les conditions d’ouverture des annexes d’auto-école sont les mêmes que celles des sièges.
F. S.