vendredi 6 décembre 2024

Désignation du président du CSC par le président du Faso : Les OPM disent non !

aaopm uneLes Organisations professionnelles des médias (OPM) ont tenu une conférence de presse ce jeudi 5 octobre 2023 pour dénoncer ce qu’elles qualifient de caractère dangereux des dispositions contenues dans le projet de loi portant modification de la loi organique sur le Conseil supérieur de la communication (CSC) adopté en Conseil des ministres le mercredi 4 octobre 2023.

 La loi organique n°015-2013/AN du 14 février 2013 prévoit, en son article 28, que « le Président du Conseil supérieur de la communication est élu par ses pairs et nommé par décret du Président du Faso […]. Le Président est secondé par un Vice-président élu par ses pairs. Il assure l’intérim en cas d’empêchement momentané du Président », ont expliqué les Organisations professionnelles des médias (OPM), précisant que depuis une décennie déjà, le président du CSC était élu par ses pairs conseillers.

Cependant, « le pouvoir du MPSR, qui a atteint un niveau critique en matière d’atteinte à la liberté d’expression et de la presse, prévoit désormais, selon le projet de loi en cours, que (article 22 du projet) le CSC soit placé sous l’autorité et la responsabilité d’un Président. Le Président du CSC est nommé par décret du Président du Faso parmi les membres du Conseil. Une fois nommé, le Président exerce ses fonctions jusqu’à épuisement de son mandat de conseiller sous réserve des dispositions de l’article 24 de la présente loi. Le Président est adjoint par un Vice-président qu’il désigne parmi les conseillers… »

aaopm2Pour les OPM, « il est clair que la décision du gouvernement a un niveau de dangerosité élevé. Cette décision est de légaliser ce que lui était reproché. En réalité, c’est corriger ses fautes tout en continuant à avoir la mainmise sur le contenu des médias. Est-ce ce qu’il faut aux populations du Burkina Faso ? La pluralité du contenu des médias n’est pas à négocier », ont-elles martelé.

Selon elles, aujourd’hui, le gouvernement veut des médias qui sont comme ses communicateurs de relance et pour y arriver, il veut avoir une mainmise sur le régulateur.

« Si le régulateur est à la merci de l’exécutif, qu’est-ce qui va s’ensuivre ? C’est tous ceux qui essaient de donner des contenus différents de ce qui est attendu de l’exécutif qui seront sanctionnés par le CSC et cette fois-ci de façon légale. Si cette loi passe, on n’aura que nos yeux pour pleurer ou peut-être on devra ranger le micro », ce qu’il ne faut pas permettre.

« La situation que les médias vivent actuellement, c’est un constat de fait que c’est le gouvernement qui fait la régulation des médias au Burkina. Donc si dans ce contexte le gouvernement vient une fois de plus dire que c’est lui-même qui va décider de qui est président du CSC, ça veut tout dire. Ça veut dire qu’on aura un CSC qui va faire exactement ce que le gouvernement fait déjà actuellement. Nous dénonçons et nous allons continuer à dénoncer cette loi », ont insisté les OPM.

Flora Sanou

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