Dans plusieurs quartiers de la ville de Ouagadougou, après avoir fait le tour de nombreux supermarchés et boutiques, nous avons constaté dans les rayons de la plupart une quasi-absence du sucre de la Société nouvelle Société sucrière de la Comoé (SN Sosuco). Quelles en sont les raisons ? Non sans avoir effectué une incursion dans les locaux de la SN Sosuco pour mieux comprendre les raisons de cette pénurie, nous avons rencontré quelques commerçants mais aussi des consommateurs.
Ils sont certainement nombreux, ces Burkinabè qui ont constaté le manque du sucre Sosuco et s’interrogent sur les raisons de cette ‘’disparition’’.
En effet, depuis le mois d’avril 2023, le sucre de la Société nouvelle Société sucrière de la Comoé (SN Sosuco) commençait à se faire rare dans les boutiques et supermarchés à Ouagadougou. Depuis trois à quatre mois, ce produit a pratiquement disparu. Les commerçants justifient cela par son indisponibilité au niveau de la société.
Issouf Sebego, commerçant à Kamsaontinga (secteur 53 de Ouagadougou), indique qu’il y a véritablement un manque du sucre Sosuco. « Il y a rupture depuis plus de trois mois. Les clients viennent en demander à chaque fois mais repartent bredouilles et ça me fait mal parce que c’est de l’argent qui s’en va. Mais on nous a fait comprendre que le sucre serait disponible à partir du mois d’octobre et j’espère que ça va être le cas », a-t-il affirmé.
Julien Ouédraogo, commerçant également, confirme que « le sucre Sosuco est introuvable sur le marché ». « J’ai cherché en vain ce sucre. Il n’y en a plus », a-t-il indiqué.
« Dans mon quartier à Karpala (ex-secteur 30 de Ouagadougou), j'en cherche en vain parce que je ne veux surtout pas consommer du sucre importé », a déclaré Marina Bognini qui confie en avoir cherché par l’intermédiaire d’une amie depuis Banfora mais le sucre est indisponible. « La société a-t-elle arrêté d’en produire ? » s’est-elle interrogée.
Jules Ouédraogo, citoyen lambda, lui soutient que cette situation pourrait être due au fait que la demande dépasse l’offre. Et il espère que les choses vont rentrer dans l’ordre pour satisfaire tous les consommateurs.
Par ailleurs, même les produits qui sont disponibles ne sont pas accessibles à tous du point de vue de leurs coûts élevés, en l'occurrence le savon Citec. En effet, la boule qui était autrefois vendue à 225 F est à 300 ou 325 FCFA aujourd'hui et celle de 350 F est vendu au prix unitaire de 450 ou 500 FCFA, selon les boutiques que nous avons visitées. Pourtant, les prix sont réglementés.
Le gouvernement encourage et prône la consommation des produits locaux mais comment les Burkinabè peuvent-ils consommer les produits « made in Burkina » si ceux-ci ne sont pas en permanence disponibles sur le marché ?
De ce fait, les autorités compétentes sont interpellées pour d’une part promouvoir une production des produits locaux en quantité et en qualité et d’autre part veiller au respect des prix par la réglementation sur le marché pour le bonheur de la population.
Flora Sanou