mardi 5 novembre 2024

Soutenance de mémoire : Céline Elola relève un traitement non disparate de l'information sur les PDI par L'Observateur Paalga et Sidwaya

isticsout une"Analyse comparée du traitement de l'information sur les PDI à L'Observateur Paalga et Sidwaya de juillet à décembre 2022". C'est sous ce thème que Céline Elola, élève conseiller à l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC), s’est défendue ce lundi 25 septembre 2023 devant un jury à Ouagadougou.

 

Selon Céline Elola, le Burkina Faso est en proie, depuis 2015, à une crise humanitaire avec de nombreuses conséquences socio-économiques et politiques, et c’est ce qui explique qu’elle ait porté son choix sur la question des Personnes déplacées internes (PDI).

Dans sa présentation, elle a relevé que le quotidien d’Etat Sidwaya a été plus productif que le quotidien privé L’Observateur Paalga parce que sur la période concernée par l’étude, Sidwaya a produit 52 articles et L’Observateur Paalga 23, soit un total de 75 articles sur une production de 248 numéros.

Au terme de cette étude, Elola Céline dit être parvenue à la conclusion que le traitement de l’information sur les PDI était insuffisant dans L’Observateur Paalga et Sidwaya au regard de certaines données sociopolitiques, notamment certaines restrictions du gouvernement sur l’accès aux sites des PDI et une autocensure des journalistes eu égard à la non-maîtrise de la question des PDI.

Le traitement de l’information sur les PDI dans ces deux médias « a failli quelque peu au respect du pluralisme de l’information et à la dignité des PDI. A ce propos, elle s'est justifiée en déclarant que les deux médias ont utilisé des termes comme « 10 000 âmes » pour désigner le nombre de PDI, d’où l’atteinte à leur dignité.  Elle a en outre souligné que la parole n’a pas été donnée à tous les acteurs pour équilibrer l’information dans les articles qui ont été produits sur cette période.

istic sout2De plus, Elola Céline a fait des suggestions aux responsables des médias et aux journalistes. Ainsi, elle demande aux responsables des médias de faire un plaidoyer auprès du ministère chargé de l’Action humanitaire pour lever les lourdeurs administratives, faciliter le respect de la liberté d’expression, assurer la formation continue des journalistes au traitement de l’information en situation de crise humanitaire, et favoriser la production d’articles d’initiative. En ce qui concerne les journalistes, elle leur propose de s’intéresser davantage au traitement de l’information sur les PDI en donnant la priorité aux articles d’initiative et aux articles d’opinion, de respecter davantage le pluralisme et l’équilibre de l’information ainsi que la dignité des PDI dans les reportages.

Comme perspectives, elle propose une « étude de l’influence de la médiatisation de la crise des PDI sur l’aide humanitaire ».

Le Dr Ousmane Paré, journaliste, rapporteur au cours de la soutenance, a affirmé que le traitement de ce thème peut aider à susciter l’aide humanitaire. De ce fait, il estime que le journalisme de problème a montré ses limites, donc il suggère de recourir au journalisme de solution (SOJO) pour proposer des solutions aux différents problèmes.

Pour le président du jury, Aristide Somda, directeur des Affaires humanitaires au ministère de l’Action humanitaire, Céline Elola a fait un très bon travail de façon générale. Le thème traité a été jugé très pertinent au regard du contexte actuel du Burkina. « Avec le contexte que nous vivons, ce thème est le bienvenu. » Cela permettra aux différentes autorités du ministère chargé de l'Action humanitaire de tenir compte des observations faites par l’intéressée pour une bonne orientation en ce qui concerne les prises en charge.

Cependant, pour ce qui est de la restriction de l'accès aux sites de personnes déplacées internes, le directeur des Affaires humanitaires a relevé qu'il n'y a pas de difficultés, contrairement à ce qu’a déclaré Céline Elola dans sa présentation.

« Il n'y a pas de refus du ministère d’autoriser les journalistes à aller sur le terrain, notamment le site des PDI », a-t-il déclaré. Il suffit de suivre la procédure mise en place, c'est-à-dire se faire d'abord délivrer une autorisation au ministère en se référant soit aux conseils régionaux de secours d'urgence, soit aux conseils provinciaux de secours d'urgence, soit encore aux conseils départementaux de secours d'urgence ou au secrétariat permanent du conseil national de secours d'urgence. Si cela est respecté, il n'y a aucun problème, a-t-il assuré.

Le document de l’étudiante a été jugé recevable et son travail sanctionné par une note de 16/20.

Flora Sanou

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