Pour rendre opérationnelle la nouvelle loi sur la promotion immobilière, le gouvernement burkinabè a annoncé que les promoteurs immobiliers doivent désormais déposer une caution de 250 millions de F CFA dans un compte qui va être destiné essentiellement à l’aménagement des sites réservés à l’activité de promotion immobilière pour obtenir un agrément dont la durée de validité est de 5 ans. Comment cette nouvelle est accueillie par certains Burkinabè à Ouagadougou ? Que dit l’association des promoteurs immobiliers du Burkina à ce propos ?
Etienne Kaboré, résident d’une cité construite par une société immobilière, pense que c’est là une très belle initiative. Il soutient que c’est une garantie qui couvre certains engagements des promoteurs immobiliers. « On va utiliser les 250 millions de francs CFA pour aménager les voies, les canaux d’évacuation des eaux, disponibiliser l’eau courante et l’électricité dans un espace restreint de 5 ha. Cela est compréhensible d’autant plus que l'agrément est payant et renouvelable. Les promoteurs seront donc obligés d’honorer leur contrat avant l’échéance fixée ».
D’après une citoyenne ayant requis l’anonymat, cette mesure gouvernementale sonne « la fin de la promotion immobilière, mais cette caution devrait même être revue à la hausse et portée à 400, voire 500 millions de francs, car ces promoteurs ne sont pas à 250 millions près ». Et d’ajouter : « Je pense que c’est là un début de solution au problème de logement auquel nous, les pauvres, sommes confrontés ».
Pour Issouf Tapsoba, par contre, il faut proposer un système de lotissement complètement différent de ceux appliqués jusque-là, car « toutes ces lois ne vont pas permettre aux citoyens lambda d'avoir un logement décent… Elles risquent de promouvoir plutôt les non-lotis, qui sont en train de pousser un peu partout ».
Lassina Belem, quant à lui, souhaite que l’Etat interdise carrément aux promoteurs immobiliers de vendre des terrains dans les zones rurales et, mieux, qu’il récupère même les espaces acquis et parcellés par ces derniers et cela, dans un souci de préservation du climat social.
Dans un souci d’équilibre du traitement de l’information, nous avons cherché à rencontrer l’association des promoteurs immobiliers du Burkina pour recueillir son avis sur le sujet, mais jusqu’au moment où nous tracions ces lignes, notre démarche était restée infructueuse.
Flora Sanou