jeudi 21 novembre 2024

Employabilité des jeunes : Les sans-diplôme universitaire pourront se former en pilotage de drones

younoussNe pas avoir de diplôme ne constitue pas forcément un frein à l’apprentissage d’un métier. S’inscrivant dans cette logique, le Burkinabè Younoussa Sanfo, expert en cybersécurité et en investigation numérique, responsable du laboratoire HorusLabs, a décidé de redonner espoir aux jeunes qui n’ont pas de diplôme universitaire mais ont un niveau secondaire (de la troisième à la terminale) en leur offrant la possibilité d’être maîtres de leur destin. Cela, en dispensant des formations, entre autres, en pilotage de drones, en sécurité numérique et enquêteur web de courte durée (3 à 6 mois). Dans une interview accordée à Radars Burkina, il nous en dit plus.

 

Radars Burkina : Comment peut-on former un sans-diplôme universitaire ou sans-qualification à un métier technique dont l’apprentissage implique parfois la maîtrise de codes très sensibles ?

Younoussa Sanfo : Tous les jeunes n’ayant pas de diplôme universitaire ne sont pas forcément inaptes à l’apprentissage d’un métier, même technique. Derrière un échec scolaire peuvent se cacher plusieurs explications. Nous tendons la main à ces jeunes et leur apprenons un métier valorisant afin qu’ils reprennent confiance en eux. Le but, c’est de leur redonner confiance afin qu’ils ne dépendent de personne en particulier. Le caractère sensible de certaines de nos formations est réel. Par exemple, notre formation d’auditeur de vulnérabilité peut aider un jeune à devenir un pirate informatique. Mais nous avons prévu un tronc commun pour toutes nos formations. La déontologie, le savoir-être, des valeurs comme la probité, l’intégrité et l’honnêteté sont des thèmes obligatoires dans notre centre de formation. Nous pensons que ces précautions nous permettront de canaliser ces apprenants et de former des jeunes sains d’esprit qui pourront contribuer à l’essor économique des pays africains

Radars Burkina : Combien de temps durent les formations ?

Younoussa Sanfo : La durée des formations est de 3 à 6 mois, mais une évaluation nous permettra de vérifier la nécessité d’une mise à niveau. Dans ce cas, le temps de la formation peut excéder 6 mois, mais se fera en moins d’un an.

Radars Burkina : Qui peut être concerné par ces formations et quelles en sont les conditions ?

Younoussa Sanfo : Notre cible prioritaire, ce sont les jeunes scolarisés ayant le niveau de la classe de 4e à la terminale, non titulaires du baccalauréat et qui sont en situation de précarité (chômage). Notre cible secondaire, ce sont les jeunes qui, après le Bac, n’ont pas continué leurs études et n’ont donc pas de diplôme universitaire significatif. La 3e cible, ce sont des gens qui travaillent déjà mais souhaitent acquérir des compétences complémentaires dans un domaine précis. Selon leur niveau, la durée de la formation sera réduite et nous tiendrons compte de la disponibilité desdits travailleurs pour leur proposer un planning adapté. Les conditions sont discutées avec chaque candidat après validation, de commun accord, de la durée de la formation.

À la fin de celle-ci, certains auront des certificats internationaux, c’est-à-dire des certifications valables dans quasiment tous les pays du monde. Même si une attestation globale sera délivrée, dans le domaine de la cybersécurité, c’est essentiellement des certifications qui seront délivrées.

Radars Burkina : Quand commencent ces formations ?

Younoussa Sanfo : Elles ont déjà commencé. Nous dispensons actuellement une formation en pilotes de drones. Ceux qui y prennent part viennent majoritairement des sociétés minières. Nous avons également une formation en cours d’agents de sécurité numérique.

Radars Burkina : Avez-vous des souhaits particuliers ?

Younoussa Sanfo : Nous souhaitons que les parents soient moins désespérés lorsqu’un jeune n’est pas brillant à l’école. L’idéal, c’est que nos enfants réussissent à l’école, avec des diplômes. Mais toutes les trajectoires ne sont pas les mêmes. Il existe une voie pour tout le monde et ensemble, nous pouvons tendre la main à ceux qui ne sont pas dans le moule classique.

Nous souhaitons également que, pour une fois, les autorités de ce pays, surtout le ministère chargé de l’Emploi des jeunes, accordent plus d’intérêt à nos projets, qui sont l’aboutissement de 15 ans de travail.
Nous sommes entrés en contact avec certains ministères dans le but de les inciter à s’approprier ce projet pour permettre à plus de jeunes de trouver rapidement de l’emploi, car la demande est forte. Nous attendons toujours la réaction officielle des ministères que nous avons contactés.

Entretien réalisé par www.radarsburkina.net

 

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