Le péril terroriste continue de frapper de plein fouet le secteur éducatif au Burkina. Tenez : à la date du 30 novembre 2022, c’étaient 977 187 élèves qui étaient impactés par cette situation, selon le bilan réactualisé du Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP/CONASUR). Dans son rapport statistique mensuel de données de l’éducation en situation d’urgence, le Secrétariat technique en situation d’urgence (ST-ESU), lui, révèle que ce sont 98 968 élèves qui sont de nouveau impactés, ce qui porte le nombre d’élèves affectés par la crise sécuritaire à 1 076 155 à la date du 31 décembre 2022. A la lumière de ces statistiques interpellatrices, que faire pour sauver le cursus scolaire de ces multiples élèves affectés par l’insécurité ? Le secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de la recherche et de l'Education (F-SYNTER), Souleymane Badiel, s’est exprimé à ce propos au micro de Radarsburkina.net.
L’éducation au Burkina Faso est fortement impactée par le terrorisme. Depuis le début des violences terroristes au Burkina, plusieurs écoles ont dû fermer leurs portes, contraignant des élèves et des enseignants à rester chez eux. En effet, à la date du 31 décembre 2022, ce sont 1 076 155 élèves qui étaient touchés par l’insécurité, selon le rapport du ST-ESU. Dans la foulée, 31 594 enseignants sont également impactés par le terrorisme. Il faut aussi noter que près de 23% des infrastructures scolaires sont fermées sur le territoire national.
Que ce soit dans la région du Sahel ou celles du Nord ou de la boucle du Mouhoun, par exemple, il n’y a plus d’enseignement dans plusieurs écoles. Cela montre que l’éducation au Burkina est très éprouvée par l’insécurité.
Pour le secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de la recherche et de l'éducation (F-SYNTER), Souleymane Badiel, c’est une situation très préoccupante parce qu’elle touche 11 régions sur les 13 que compte le Burkina.
En dehors des régions du Centre et du Plateau central, épargnées, toutes les autres sont affectées par la fermeture des écoles. Ainsi, pour sauver l’éducation au Burkina, il n’y a pas de solution miracle, estime le SG F-SYNTER. « La première solution, c’est de ramener la sécurité dans toutes les zones touchées par le terrorisme dans notre pays. C’est vraiment la solution sûre et sereine », a-t-il affirmé. Cependant, en attendant le retour de la sécurité, notre interlocuteur pense que l’Etat doit fournir plus d’effort pour venir en aide à ces élèves dont l’avenir est menacé.
Ainsi, il propose au gouvernement de renforcer les mesures d’accompagnement des élèves déplacés internes en matière de facilités d’inscription, de logement, de restaursoins et de soins pour leur permettre de poursuivre leurs études.
De plus, il faut, toujours selon lui, augmenter les capacités des sites d’accueil et sécuriser les zones d’accueil pour éviter toute incursion terroriste.
En sus, il faut prendre des mesures pour accompagner le personnel de l’éducation qui est également touché par l’insécurité, car la conviction de notre interlocuteur est que « si on s’occupe uniquement des élèves en oubliant le personnel, on n’aura pas réglé efficacement le problème ».
Par ailleurs, M. Badiel estime les mesures prises ne doivent pas concerner uniquement les élèves en classe d’examen. « Il ne s’agit pas de prendre des mesures qui ne concernent que les élèves en classe d’examen. Il faut faire en sorte que les élèves des différents niveaux puissent poursuivre leur cursus scolaire » a-t-il souhaité.
En rappel, selon le SP/CONASUR, le Burkina Faso comptait 1 882 391 Personnes déplacées internes (PDI) réparties dans 302 communes d'accueil à la date du 31 décembre 2022.
Flora Sanou