L’Association des consommateurs du Burkina (ACB) a participé à une rencontre avec les responsables des sociétés de téléphonie mobile initiée par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). La faîtière des consommateurs a profité de l’occasion pour égrener les difficultés que rencontrent les consommateurs et les attentes de ceux-ci. Selon la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB), qui fait partie de l’ACB, il faut commencer par « revoir les textes qui régulent les téléphones mobiles » car ce sont des textes qui existent depuis bien longtemps et qui n’avaient pas prévu une utilisation massive et quotidienne du téléphone.
Dasmané Traoré, président de la Ligue des consommateurs (LCB), a souligné que les difficultés que rencontrent les consommateurs ont été rappelées aux opérateurs de téléphonie mobile en présence de l’ARCEP. Leurs attentes ont également été exprimées. Les textes, fait-il remarquer, sont inadaptés au niveau de l’ARCEP et dépassés par endroits ; il faut donc songer à les relire.
« En termes de recommandations, nous avons demandé qu’il y ait de la modération, c’est-à-dire qu’ils améliorent la gestion de nos unités de communication d’autant plus que nous restons farouchement opposés au fait qu’on nous impose des délais pour utiliser nos unités et mégas. Concernant les envois intempestifs de messages, il faudra qu’on permette aux consommateurs de désactiver toute forme de message qu’ils trouvent inopportun à leur niveau. Il ne faudra pas qu’on nous envoie à longueur de journée des messages, car on a autre chose à faire et cela peut conduire le consommateur à être moins productif », affirme Dasmané Traoré.
Le consommateur est vulnérable et subit beaucoup d’injustices parce qu’il manque de véritables concurrents. « Au niveau des envois et réceptions, quand on envoyait autrefois 5 mille à quelqu’un, l’opérateur coupait 400 francs mais, aujourd’hui, il ne vous coupe que 50 francs, ce qui veut dire que sur les 50 francs, il a non seulement un bénéfice mais, en plus lorsqu’il récupérait 400, il en prenait trop et personne ne pouvait broncher et c’est comme une courge face à un couteau », indique le président de la Ligue des consommateurs du Burkina.
La LCB réclame donc l’arrivée d’un autre opérateur dans le paysage téléphonique burkinabè, ce qui va, selon elle, permettre davantage d’accélérer la concurrence qui pourrait être bénéfique aux consommateurs.
« C’est ce que nous avons demandé et j’espère qu’ils vont permettre à d’autres opérateurs de s’installer », ajoute M. Traoré.
Les difficultés liées à la qualité des réseaux ont aussi été relevées. « C’est vrai qu’il y a des cas d’exception dans certaines zones, où il est difficile aux opérateurs d’assurer la maintenance ; par contre, là où il n’y a pas de problème sécuritaire on ne devrait continuer à souffrir de dysfonctionnements du réseau ou d’une qualité médiocre de celui-ci. Cela est mentionné dans le cahier des charges à l’ARCEP », rappelle Dasmané Traoré.
A également été abordée la question du statut de la puce téléphonique. A ce sujet, la LCB a demandé que l’on dise clairement qui du client qui l’a acquise ou de l’opérateur qui l’a vendue en est le véritable propriétaire. Il faut qu’on statue sur cette question. « Si la carte Sim est la propriété du client, quelle est sa limite ? Si par contre elle est la propriété de l’opérateur, quelle est la limite de ce dernier également ? »
Toutes ces préoccupations ont été posées à cette rencontre et les différents interlocuteurs de l’ACB ont assuré qu’elles seront examinées et que des solutions y seraient trouvées.
Nafisiatou Vébama