La Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) réaffirme son opposition à l’augmentation des prix du carburant décidée en Conseil des ministres le 17 août dernier à hauteur de 35 francs pour le litre de super 91 et de 30 francs pour celui du gasoil. Elle envisage des actions de plaidoyer auprès des acteurs pour que les prix soient revus à la baisse, mais prévient d’ores et déjà que si cette démarche ne produit pas les résultats escomptés, elle passera à la vitesse supérieure en organisant des sit-in pour se faire entendre par qui de droit.
C’est un truisme de le rappeler, l’augmentation des prix du carburant entraînera inéluctablement une hausse des prix des différents produits, ce qui va davantage éroder le pouvoir d’achat des consommateurs.
Ce que déplore la Ligue des consommateurs du Burkina Faso, c’est qu’il n’y ait aucun suivi de l’Etat pour éviter « tout le désordre auquel nous sommes confrontés et qui, dans le fond, contribue à extorquer le consommateur ».
En juin 2022, le gouvernement avait entamé des concertations avec différents acteurs afin d’apporter une subvention pour certains produits. Pour la LCB, cette subvention promise n’a pas encore vu le jour. « Depuis deux mois, nous n’avons rien senti et voilà que cette augmentation nous tombe encore sur la tête. Cela va davantage renchérir la vie du consommateur et c’est ce qui nous inquiète au niveau de la ligue », soutient-elle.
La LCB fait savoir que cette augmentation est contraire à la réalité du moment « d’autant plus qu’il n’y a rien qui est fait pour dissuader les acteurs et prendre des dispositions pour réduire le coût des produits de grande consommation».
L’Etat n’arriverait-il plus à supporter les subventions ?
« Nous ne pouvons affirmer cela », répond Dasmané Traoré, président de la Ligue des consommateurs du Burkina Faso. Mais, dit-il, il paraît qu’ « autour de nous, il y a des pays où les mêmes produits coûteraient relativement moins cher qu’au Burkina et cela avait entraîné des sorties de carburant au niveau national pour ces pays. Cette sortie de carburant signifie que la subvention que l’Etat a consentie est en train d’être exploitée par des individus hors de chez nous. Et là, c’est l’argent du contribuable qui est en train d’être dissipé par ces individus. Et si cela est avéré, il faudra que l’Etat prenne le contrôle pour le suivi dans le cadre de la distribution de ces produits de façon à ce que tout ce qu’il consent comme effort puisse être profitable au consommateur. Mais s’il consent des efforts et que malheureusement il n’y a pas de mécanisme pour protéger ses efforts, il va sans dire qu’il prêche dans le désert ».
En tout cas, la Ligue des consommateurs du Burkina Faso affirme qu'elle ne restera pas muette face à cette augmentation qu’elle juge de trop. D’ores et déjà, elle a émis un communiqué pour marquer son désaccord. « Nous allons entamer un plaidoyer de façon à ce que des mesures palliatives soient trouvées », indique Dasmané Traoré. Toutefois, prévient-il : « Si nous ne sommes pas entendus à travers le plaidoyer, nous passerons à des sit-in.»
Nafisiatou Vébama