Lors de la conférence de presse du gouvernement, tenue le vendredi 11 mai 2018, le gouvernement expliquait que la réduction d’environ 40% des effectifs à entrer dans la fonction publique entre en droite ligne avec les efforts entrepris par le gouvernement pour la réduction du train de vie de l’Etat. Aussi, pour lui, la correction électronique des copies de composition est une innovation qui va permettre de réduire le temps et le coût des corrections. Radars Info Burkina a promené son micro pour recueillir les avis des premiers concernés, à savoir les jeunes diplômés en quête d’emplois sur la question.
Suzanne, étudiante : « Personnellement je ne fais pas confiance aux machines. Elles peuvent se tromper. Aussi, il y a un problème de transparence. je ne me fie pas à cette méthode de correction, parce que nous avons fait l’expérience dans notre école supérieure où cela ne faisait que créer des problèmes au niveau des résultats. Ce qui fait que je n’ai pas confiance. Diminuer de 40% l’effectif des recrutements, est énorme. Déjà même que le chômage mine la jeunesse, diminuer encore le taux de recrutement, c’est rendre encore plus misérable cette jeunesse. Si en contrepartie ils allaient augmenter les aides à l’entreprenariat des jeunes, je pouvais comprendre. Mais dire que c’est pour diminuer le train de vie de l’Etat, cela ne tient pas ».
Banvein NEYA, étudiante à CERCO : « c’est légitime. En effet, la diminution permettra à l’Etat d’économiser un peu. La correction électronique est à mon avis une bonne initiative, car cela permettra de résoudre le problème de transparence. J’ai plus confiance en cela, parce qu’avec les correcteurs qui souvent sont sous le coup de la fatigue peuvent barrer les copies juste pour finir vite. Aussi, cela va diminuer les frais de correction pour l’Etat. Tout cela s’inscrit dans le dynamisme de la réduction du train de vie ».
Ismaël KO, étudiant à l’université OUAGA I en Lettres Modernes : « La correction électronique est une mesure innovateur et moderniste. Mais, la diminution des effectifs est une mesure trop sévère. Ce n’est pas réaliste compte tenu du nombre de demandeurs, surtout que la jeunesse n’a pas d’opportunité d’entreprendre et ne bénéficie pas de financement ».
Eric, étudiant à l’UPO : « cette mesure va contribuer, à aggraver le taux de chômage au Burkina Faso surtout au niveau des diplômés. C’est peut-être aussi une stratégie pour permettre la recherche de l’excellence ou même pousser les jeunes à entreprendre. Pour ce qui est des corrections électroniques, cela peut-être bien, mais il y a des risques, parce que ce n’est pas à 100% fiable. Néanmoins, la correction électronique va permettre de réduire le temps de correction, et ce sera moins coûteux pour l’Etat ».
Michel ZOMA, étudiant à l’UPO : « ce sont de bonnes mesures, car elle va permettre une bonne formation, une bonne qualité dans les services. Aussi, cela va permettre de favoriser plus l’entreprenariat des jeunes. La correction électronique est plus simple et accessible, au candidat pour les consultations. c'est plus fiable et plus transparent ».
Firmin OUEDRAOGO, étudiant en fin de cycle : « c’est franchement regrettable, dans un pays où on refuse de recruter tout en ne développant pas le secteur privé. Où allons-nous mettre tous ces milliers de diplômés qui sortent chaque année de nos universités. Je ne le souhaite pas, mais si nos dirigeants s’entêtent dans cette texture, on ne sera pas à l’abri d’une autre insurrection ».
Edwige SANOU