Les membres de certaines organisations de la société civile ont bravé l’interdiction des autorités provinciales pour tenir leur manifestation ce samedi 23 avril 2022 à Ouagadougou. Exiger une large coopération avec la Russie, c’est l’objectif de cette marche dont les organisateurs ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène.
Dans une note en date du 22 avril 2022, le haut-commissaire de la province du Kadiogo, chargé de l’expédition des affaires de la commune de Ouagadougou, avait marqué son désaccord pour cette manifestation. « Au regard du contexte sécuritaire, je ne puis marquer mon accord pour la tenue de votre manifestation. Par conséquent, je vous invite à surseoir à cette marche-meeting envisagée », a-t-il écrit en réponse aux organisateurs de la marche.
Cependant, les croquants n’ont pas tenu compte de cette interdiction. Mais les forces de l’ordre les attendaient comme d’habitude. Ainsi, la place de la Nation, qui était le point de convergence des manifestants, a été bouclée par les éléments de la gendarmerie nationale, pendant que les éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) faisaient des patrouilles dans les artères environnantes.
Contrairement aux autres manifestations, cette fois-ci les forces de l’ordre ont carrément empêché les journalistes de faire leur travail. Les gendarmes postés à de la place nous ont laissé passer après un contrôle. Le temps de prendre des images à la place de la Nation et nous sommes sommés par les pandores de partir. Les quelques manifestants se rassemblent sur l’espace vide en face de la cathédrale. Le temps que nous échangions avec quelques manifestants et que nous capturions des images, ce sont des tirs de gaz lacrymogènes de la gendarmerie qui dispersent les attroupements.
« Vous êtes de quelle structure ? Qui vous a permis de filmer ? » nous demandent des gendarmes. Après que nous leur avons présenté nos documents, ils nous somment de quitter les lieux et nous remettent notre matériel de travail. « Rentrez chez vous, on ne veut plus vous voir ici, c’est le dernier avertissement », ont-ils lancé à l’auteur de ces lignes.
Les manifestants du jour exigent la fin de la coopération entre le Burkina Faso et la France afin d’envisager une coopération avec la Russie. « Nous sommes sortis aujourd’hui pour demander une collaboration des autorités avec la Russie. La France doit partir. Nous avons su que ce régime est pro-Français (…). S’il décide de ne pas collaborer avec la Russie, qu’il sache qu’un second coup d’État va venir », a déclaré un manifestant. Lorsque nous quittons les lieux, les courses-poursuites entre manifestants et forces de l’ordre continuaient.
Barthélémy Paul Tindano