Le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire sans précédent. En effet, de nombreuses régions sont touchées par des attaques terroristes à répétition. Celle de l’Est est l’une dont les groupes armés contrôlent la majeure partie du territoire. Face à cette inquiétante situation, les populations de cette partie du pays ne cessent de lancer des cris du cœur aux autorités afin qu'elles volent à leur secours.
Kompienga, Gayéri, Nadiagou, Pama, Tankoalou, voilà autant de communes de la région de l’Est qui sont devenues, de nos jours, tristement célèbres en raison de la récurrence des attaques terroristes qui y sont perpétrées. La Gnagna, qui était la seule province qui connaissait un calme relatif, est aujourd’hui sous la menace des groupes armés. Cette situation est évidemment préoccupante pour la population de cette partie du Burkina Faso, qui élève la voix pour demander des actions concrètes aux nouvelles autorités afin d’y remédier.
« Aujourd’hui, les fils et filles de la région de l’Est ont le sentiment qu’ils sont délaissés au regard de tout ce que vous voyez. Plusieurs localités sont coupées du reste du pays, car il n’y a ni voie d’accès, ni eau potable, encore moins de quoi s’alimenter, ce qui pose problème (…). Ces populations, bien qu’elles vivent dans le pays, ne s’y reconnaissent plus car elles sont carrément déconnectées », soutient Daaga Nassouri, député à l’Assemblée législative de Transition (ALT).
Pour Emmanuel Ouoba, coordonnateur du mouvement UGulmu Fi, le gouvernement doit réagir rapidement, car la population a perdu espoir dans certaines localités. « La situation sécuritaire est similaire à la situation des routes. C’est une dégradation continue. En effet, le nombre de déplacés ne fait que croître dans la région et aujourd’hui, le nombre de localités touchées par la crise sécuritaire ne fait que croître également (…). Aujourd’hui les populations sont dans la détresse. Le cas le plus éloquent, c’est celui de la Kompienga où, pendant longtemps c’était le département de Madjoari qui était sous embargo. Aujourd’hui, c’est quasiment toute la province de la Kompienga qui est sous embargo », a-t-il précisé.
Lors de sa rencontre avec les directeurs de publication et les rédacteurs en chef des médias le 13 avril dernier, le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, avait assuré que l’armée était en train de monter en force et que les résultats seraient bientôt visibles. Il a affirmé par ailleurs que l’amée a eu du succès le 12 avril 2022 dans la région, sans donner plus de détails. En tout cas, le président du Faso connaît bien cette région pour en avoir été le chef d’état-major tactique numéro 2 basé à Fada avant son accession au pouvoir.
Barthélémy Paul Tindano