Suspendu le 06 avril dernier suite aux déports de certains avocats de la défense et afin de permettre au bâtonnier de commettre des avocats aux douze accusés sans conseils (après ces différents déports), le procès du putsch de septembre 2015 a repris ce matin. Si à cette reprise, les avocats commis d’office se sont présentés aux côtés des accusés, huit accusés se sont retrouvés une fois de plus sans conseils, car par lettres datées du 08 mai 2018, leurs avocats informaient le tribunal de leur déport. Parmi les accusés désormais sans conseil, on a le général Gilbert DIENDERE et son épouse Fatou DIENDERE.
Comme annoncé le 06 avril dernier lors de la suspension, le procès du putsch manqué a repris dans la matinée du mercredi 09 mai 2018. Si ce renvoi de plus d’un mois devait permettre au bâtonnier de commettre des avocats à douze (12) accusés qui se retrouvaient sans conseils, suite aux déports de leurs avocats, il faut noter qu’à cette reprise, on était face toujours à cette « épidémie de déports ». En effet, comme le stipule la loi, le bâtonnier a commis six (06 avocats pour les douze prévenus qui étaient dans le besoin, soit un avocat pour deux accusés, mais le tribunal à sa séance de ce mercredi matin, s’est une fois de plus retrouvé avec des accusés sans avocats. Au nombre de huit parmi lesquels le général Gilbert DIENDERE et son épouse Fatou DIENDERE, ces accusés se retrouvent seuls, suite au déport de leurs avocats. Et comme le veut la loi, il revient une fois de plus au bâtonnier de commettre des avocats pour ces derniers.
Touefois, pour les avocats de la partie civile cette ènième vague de déports des avocats de la défense, n’est qu’une stratégie organisée de la défense pour que ce procès n’arrive pas à son terme. « J’ai bien peur de ces déports qui viennent à compte-goutte pour nous empêcher d’avancer », s’est inquiété Me Lassané Pierre YANOGO.
Cette thèse est partagée par le ministère public, mais est battue du revers de la main par les conseils des accusés qui estiment que si ce procès respectait toutes les règles du droit, comme cela, il battrait son plein. « Nous ne voulons et nous ne pouvons éviter ce procès, mais, nous voulons qu’il se tienne dans les règles du droit. Ce n’est pas parce que ce sont des accusés qu’ils sont dénis de tout droit », a martelé Me BONKOUGOU, un des avocats de la défense. Et le bâtonnier Antoinette OUEDRAOGO d’ajouter : « Nous partirons si c’est nécessaire. Chacun jouera sa partition au rythme de la musique qui sera jouée au cours de ce procès. Que la partie civile arrête de nous diaboliser ». Mais le ministère public reste convaincu que certains avocats de la défense recherchent l’enlisement de ce procès. « Si après un mois de suspension, c’est à la veille de la reprise que des lettres de déports sont envoyées, on est en droit de douter de la bonne foi de ceux qui envoient ces lettres », a noté le procureur du tribunal militaire.
Quant aux six (06) avocats commis d’office pour défendre les intérêts des douze (12) prévenus qui avaient vu leurs avocats se déporter de leurs dossiers à l’audience du 06 avril dernier, ils ont demandé au tribunal un renvoi de trois (3) semaines à un mois afin de leur permettre de mieux prendre connaissance des dossiers, car beaucoup d’entre eux disent n’avoir pas l’entiereté des dossiers de leurs clients. « Ce n’est jamais aisé de prendre un dossier en cours donc un petit temps permettra de mieux nous imprégner des dossiers afin de remplir un bon service », ont-ils martelé.
Après plus d’une trentaine de minutes de suspension, le tribunal a finalement décidé d’accorder du temps à ces nouveaux avocats dans le dossier d’en prendre connaissance afin de mieux préparer la défense de leurs clients. Ce renvoi permettra également au bâtonnier de constituer de nouveaux avocats au côté des huit (08) accusés qui, depuis cette séance du 09 mai 2018, sont sans conseils. L’audience reprend de ce fait le 25 mai prochain à 9h. Au lieu donc de trois (03) semaines à un mois demandé par les avocats commis d’office, ils disposent de seize (16) jours pour s’imprégner de l’entièreté du dossier et des côtes d’information qui valent au moins huit milles (8 000) pages.
Candys Solange PILABRE/ YARO