Ce mardi 8 mars 2022, est célébrée dans le monde entier la 165e Journée internationale de la liberté de la femme. Au Burkina Faso, cette journée dédiée à la gent féminine est célébrée dans la sobriété comme le recommande le président du Faso, compte tenu des contextes sécuritaire et sanitaire qui caractérisent notre pays. Prenant en considération cette exhortation du chef de l’Etat, le ministère de la Femme a organisé des panels à Ouagadougou qui vont permettre aux femmes d’échanger sur les thèmes d’actualité les concernant.
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à de nombreuses attaques terroristes qui ont fait des milliers de morts et de blessés, aussi bien des civils que des militaires, ainsi que 1 741 655 personnes déplacées internes à la date du 31 janvier 2022, selon les données du Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation (CONASUR). A cela s’ajoute la crise sanitaire consécutive à la maladie à coronavirus. « Cette situation engendre d’importants défis en matière de protection de la population en général et des femmes en particulier. C’est ainsi que le plan de réponse humanitaire indiquait, en avril 2021, que plus de 2,5 millions de personnes avaient besoin de protection, dont 640 000 contre les violences basées sur le genre (…). Le gouvernement, avec l’appui de ses partenaires, consent des efforts au profit des populations en général et spécifiquement des personnes déplacées internes. En dépit de ces efforts, d’énormes défis demeurent en matière de protection des populations, particulièrement des femmes », a déclaré Seydou Soulama.
C’est en vue de susciter la réflexion sur cette situation et d’identifier les stratégies nécessaires pour répondre aux besoins de cette frange de la population que le Burkina Faso célèbre cette 165e Journée internationale des droits de la femme sous le thème « Défis sécuritaire et sanitaire : quelles stratégies pour une meilleure protection des femmes ? » Selon la représentante de la coordination régionale des organisations féminines du Centre, Djénéba Kiemdé, l’action humanitaire, jusque-là, ne suffit pas, vu l’ampleur des besoins des populations déplacées et de leurs hôtes. D’où la nécessité de renforcer les mesures. « Il faudrait renforcer davantage la présence militaire et surtout civile, notamment celle des volontaires pour la défense de la patrie dans les sites et localités, sensibiliser des groupes de femmes à la prévention et à la gestion des crises sécuritaire et sanitaire et former des points focaux relais des femmes dans chaque région sur l’extrémisme violent et les mécanismes endogènes de prévention et de gestion de crise », a-t-elle souhaité.
Tout en souhaitant qu’il y ait une réponse adéquate du nouveau gouvernement pour soulager les victimes des crises sécuritaire et sanitaire qui sont majoritairement des femmes, les partenaires techniques et financiers, par la voix de Win Schalenbourg de l’ambassade du Royaume de Belgique, ont réitéré leur engagement à poursuivre leurs soutiens au gouvernement et aux acteurs qui œuvrent pour l’égalité homme/femme.
Trois communications feront l’objet de réflexion au cours de ces panels. Les thèmes retenus sont : « Les effets de la crise sécuritaire sur les femmes et les filles » ; « Les effets de la COVID-19 sur la santé des femmes et des filles » et « Les effets de la crise humanitaire sur la situation socio-économique des femmes ». Les participants sont des représentants des départements ministériels, des partenaires techniques et financiers, des organisations non gouvernementales, des coordinations féminines des régions, ainsi que des militaires et des paramilitaires.
Barthélémy Paul Tindano