Au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I ce mardi 18 janvier 2022, Radars Info Burkina a assisté à un procès qui, sauf erreur de notre part, est sans précédent au Burkina Faso. Il s’agit du jugement d’un homme de 46 ans, père de 4 enfants et maçon de profession, que nous nommerons ici Madou, qui, courant novembre 2021, a pratiqué le sexe oral sur un bébé de 14 mois au quartier Rimkièta de Ouagadougou. Selon le procureur du Faso, qui s’est dit indigné et horrifié, c’est un acte antisexuel et un attentat à la pudeur. Reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, le prévenu a écopé de 7 ans de prison et d’une amende d’1 million de francs CFA, le tout ferme.
Lorsque Madou a été appelé à la barre, il a nié en bloc les faits qui lui sont reprochés alors qu’il les avait auparavant reconnus, précisément au moment de l’instruction. Mais la mère de l’enfant est formelle : Madou a bel et bien introduit son sexe dans la bouche de son gosse. Selon elle, il y a un puits dans le chantier où travaille Madou. Et les habitants des lieux alentours sont autorisés à y puiser de l’eau. Ayant un kiosque non loin dudit puits, c’est là-bas que la bonne dame va puiser l’eau chaque fois.
D’après sa narration des faits, ce jour-là elle s’est rendue au point d’eau précité pour remplir deux bidons. Et lorsqu’elle y est allée pour la première fois, son enfant pleurait. C’est alors que Madou lui a proposé de prendre son môme pour lui permettre d’aller puiser l’eau. A son retour du puits, la bonne dame surprend Madou, qui avait introduit son sexe dans la bouche du pauvre enfant. « Tu veux tuer mon enfant ? Dieu va te punir pour ce que tu as fait », a-t-elle fulminé, s’adressant à l’indélicat. Elle arracha son enfant des mains du pédophile et se rendit au CSPS. C’est là-bas que les infirmières lui conseillèrent de porter l’affaire à la gendarmerie ou à la police.
Mais le prévenu, obstiné, a continué à nier les faits. C’est seulement lorsque le président du tribunal a lu son procès-verbal qu’il a fini par les reconnaître en disant qu’il avait peur et honte. « Je ne sais pas ce qui m’a poussé à faire cela », a-t-il déclaré. Indignation et murmures dans la salle d’audience.
Prenant la parole, le procureur s’est dit à la fois indigné et horrifié par ce qu’il a entendu. « Dans ma carrière, je n’avais jamais vu ce genre de cas. Les faits sont d’une extrême gravité et peuvent conduire à une peine de 11 à 30 ans de prison », a-t-il asséné. Selon lui, les faits vont au-delà d’un viol, parce si l’enfant victime de cette horreur avait 13 ou 14 ans, on pourrait parler de viol ; mais un môme de 14 mois violé par un barbu de 46 ans, c’est abominable et inconcevable. C’est pourquoi le magistrat a demandé que le prévenu soit condamné à 10 ans de prison ferme, assortis de 10 ans de sûreté, et à une amende d’un million de francs CFA, car ce genre de sinistre individu est un véritable danger pour la société. Après délibération, le tribunal a condamné l’abuseur d’enfant à 7 ans de prison et à une amende d’un million de francs CFA, le tout ferme.
BPT