Ces derniers jours, des citoyens fustigent le chef de la brigade commerciale du bureau des douanes de Ouaga route pour manquement professionnel. Mais pour le Syndicat national des travailleurs des douanes (SYNATRAD), cela n’est qu’une campagne de dénigrement et de diffamation savamment orchestré par monsieur Salif NIKIEMA, un importateur pris en flagrant délit de fraude et de corruption, portant sur une importation de sucre d’environ cent soixante-huit (168) tonnes, estimée à plus de quarante-deux millions (42 000 000) de francs CFA. Ce vendredi 04 mai 2018, le SYNTRAD a tenu à remettre les pendules à l’heure afin que l’opinion publique ait la vraie information sur cette affaire. Le SYNTRAD a aussi saisi l’occasion pour mettre en garde les personnes de mauvaise foi qui tenteraient de saper les efforts de mobilisation des recettes de l’Etat.
Un pas de plus dans la lutte contre la fraude au Burkina Faso. En effet, le 31 mars 2018, le bureau des douanes de Ouaga route a pris dans ses filets monsieur Salif NIKIEMA, un grand importateur qui faisait entrer frauduleusement du sucre en poudre sur le territoire burkinabè. Ce sont au total trois mille trois cent soixante-un (3 361) sacs de 50kg de sucre en poudre d’origine France, soit environ 168 tonnes d’une valeur de plus de quarante-deux millions (42 000 000) de francs CFA qui ont été appréhendés. Cette marchandise était transportée par quatre camions communément appelés « camions 10t », d’une capacité de dix (10) tonnes maximum chacune. Mais au déchargement, chaque camion contenait entre quarante-deux (42) et quarante-quatre (44) tonnes de marchandises.
L’intéressé ne disposant pas d’une autorisation spéciale d’importation de sucre, document obligatoire pour faire entrer du sucre sur le territoire burkinabè, avait au préalable déclaré des marchandises diverses et non du sucre. En effet, « sur les documents étaient inscrits 1015 colis de marchandises diverses pour chacun des véhicules alors que les chargements étaient constitué de sacs de sucre en poudre ». Le délit d’importation a alors été constaté par le chef de brigade commerciale et ses agents. Ce délit, il faut le noter est passible de la confiscation de la marchandise et des véhicules ainsi que d’une amende pouvant s’élever à cent millions (100 000 000) de francs CFA. Et pour échapper aux sanctions prévues par la loi en la matière, monsieur NIKIEMA a tenté de corrompre le chef de la brigade commerciale avec la somme de trois millions (3 000 000) de francs CFA qu’il a transféré sur son compte.
Face à l’injonction du patron de la brigade commerciale de retirer les fonds sur son compte, et à son refus de laisser les quatre chargements sortir de la douane malgré ces irrégularités, sieur NIKIEMA et ses acolytes entreprennent une campagne de dénigrement et de diffamation sur les réseaux sociaux et dans les médias en l’encontre du chef de la brigade commerciale du bureau des douanes de Ouaga route. Cela, dans le but d’obtenir « l’éviction de celui-ci de son poste de responsabilité à partir duquel il empêcherait ces individus de développer leurs activités de fraude ».
C’est pourquoi, le Syndicat des travailleurs des douanes (SYNTRAD) a souhaité rencontrer les hommes et femmes de médias ce vendredi 04 mai 2018, afin d’éclairer la lanterne de l’opinion publique par rapport à cette affaire qui défraie la chronique ces derniers jours et qui touche à l’intégrité d’un agent des douanes « dont la seule erreur a été de travailler en toute honnêteté suivant la réglementation en vigueur au Burkina Faso ».
Une partie de la marchandise frauduleuse saisie
Selon le SYNTRAD, monsieur NIKIEMA qui bénéficiait d’une facilité d’enlèvement de ses marchandises au bureau des douanes de Ouaga route, eu égard du fait qu’elles sont des achats des marchés locaux de la sous-région, en a profité pour abuser de la confiance que lui ont accordé les responsables dudit bureau. C’est pourquoi, il appelle les autorités douanières à s’abstenir d’accorder des facilités à celui-ci et à prendre des dispositions pour que dorénavant un contrôle rigoureux de ses chargements soit effectué afin de lui appliquer le juste dédouanement de ses marchandises. D’ailleurs, le SYNTRAD considère que « ces facilités qui lui sont accordées constituent une discrimination vis-à-vis des autres usagers des services douaniers ».
En outre, le syndicat tout en appelant les chefs des bureaux des douanes à prendre des mesures appropriées pour permettre aux agents d’accomplir convenablement leurs missions, exhorte les agents à toujours procéder au déchargement des marchandises soumises à leur contrôles conformément aux recommandations de la direction générale des douanes. Il invite par ailleurs les importateurs à se conformer à la réglementation douanière en vigueur afin d’éviter les éventuels désagréments au cours des opérations de dédouanement et à utiliser les voies adéquates pour dénoncer les manquements d’agents dans l’exercice de leur fonction.
Et sur cette affaire de fraude, de corruption et d’atteinte à l’honneur dont est accusée monsieur NIKIEMA, le SYNTRAD note qu’un procès verbal des douanes a été rédigé et une plainte a été déposée. La procédure suit donc actuellement son cours. « Cependant, en matière de fraude il y a des possibilités de transaction sur les pénalités donc il n’est pas exclu que l’administration des douanes offre ces possibilités à M. NIKIEMA. Pour ce faire, il doit reconnaître son tort et demander pardon. Ainsi, l’administration apprécie l’opportunité de lui accorder cette faveur par rapport à tout ce qui lui est reproché. Mais, pour ce qui est de la corruption et l’atteinte à l’honneur, c’est exclusivement la justice qui doit connaître de cela », précise Mathias KADIOGO, secrétaire général du SYNTRAD. Mais que cela ne tienne, Mathias KADIOGO et ses camarades disent restés vigilants quant au traitement qui sera donné à cette affaire.
Candys Solange PILABRE/ YARO