Les rideaux sont tombés sur les assises régionales sur l'éducation nationale dans la région du Centre. Durant trois jours, les participants ont planché sur le document de base des réformes éducatives, en prélude aux assises nationales sur l'éducation au Burkina. 12 thématiques ont été abordées par les participants, répartis en 6 groupes. Par thème et pour chaque point de discussion, les différents groupes ont examiné chaque proposition de solution présentée dans le document de base. Voici quelques points du rapport de ces consultations régionales.
Sur la mise en œuvre du protocole d’accord Gouvernement-CNSE (Coordination nationale des syndicats de l'éducation), il a été proposé au cours de ces assises l’instauration d’une taxe spécifique sur les mines d’or, les brasseries et la filière coton qui servira à financer les lycées scientifiques. Il a également été demandé que le budget alloué à l’éducation nationale, qui est actuellement de 30%, soit revu à la hausse et porté à 35%.
Sur la question du corps enseignant, les participants ont proposé non seulement un traitement diligent des actes administratifs afin de réduire les déplacements fréquents des enseignants, mais aussi l'abandon des QCM comme outils ou instruments de sélection dans le recrutement du personnel enseignant.
En ce qui concerne la réforme des curricula, des examens et concours scolaires, des recommandations ont été faites pour que soit revue la manière d'évaluer l'orthographe sans passer par la dictée et que les coefficients de toutes les matières enseignées sont harmonisés. Cependant, les propositions relatives à la suppression du CEP et du second tour du BEPC n'ont pas été maintenues.
La gratuité de l'éducation s'est aussi invitée aux débats. De nouvelles propositions ont été faites pour la relecture du texte régissant le volume horaire hebdomadaire des professeurs pour résoudre le problème de la vacation et transformer les établissements primaires à très faibles effectifs en collèges d'enseignement général.
Concernant les stratégies de promotion des langues nationales pour renforcer la pertinence et l'efficacité du système éducatif, la cohésion sociale et la réconciliation nationale, une proposition complémentaire a été faite en vue de l'introduction de l'enseignement des langues nationales dans toutes les écoles et dans tous les ordres d'enseignement.
Sur les stratégies de partenariat et de financement de l'éducation, il a été proposé de créer un cadre national permettant à des sociétés ou particuliers d'accompagner le secteur de l'éducation par l’octroi de bourses, des dons de kits scolaires, des parrainages ou la construction d'infrastructures. À ce niveau, des reformulations ont été faites, dont la contribution des Burkinabè de l'intérieur et de la diaspora à travers la création d'un fonds national appelé Educ-thon.
L'ensemble des participants a pris la résolution d'accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de ces propositions. Selon Abdoul Fatao Birba du lycée technique national Aboubacar Sangoulé Lamizana (ex-LTO), toutes les préoccupations n'ont pu être abordées, compte tenu du temps imparti, mais tout de même, il y a des motifs de satisfaction.
Le gouverneur de la région du Centre, quant à lui, a félicité l'ensemble des participants pour leur engagement durant ces 3 jours de travaux. «Ces assises régionales sont le prélude aux assises nationales qui ne seront que la somme des propositions que vous avez faites ici et dans les 12 autres régions du pays », a conclu Sibiri de Issa Ouédraogo.
Barthélemy Paul Tindano