Dernier bijou sorti de sa tanière, l’œuvre ‘’Mon livre de contes africains’’ est un recueil de contes de l’écrivaine et conteuse burkinabè Mariam Ouédraogo/Sebego. La dédicace de cette œuvre est intervenue le jeudi 13 août dernier à Ouagadougou, en présence de plusieurs autorités politiques et coutumières. Ce livre parcourt les contes burkinabè et africains au grand bonheur des amoureux de la culture.
Les contes, jadis bases fondamentales de notre culture africaine, sont quasi inexistants aujourd’hui et c’est notre tradition qui est mise à mal. Selon Mariam Ouédraogo/Sebego, « le conte est à la croisée des chemins, parce qu’on s’est un peu départi de nos racines, de nos valeurs africaines ». C’est ce constat amer qui l’a poussée à sortir sa plume pour conter la culture africaine à travers l’œuvre ‘’Mon livre de contes africains’’.
Le conte, transmis de génération en génération le soir autour d’un feu, au clair de lune, est en voie de disparition. On se rend compte de la disparition immuable des garants de ces savoirs. « La version écrite vient pérenniser ce savoir, aux côtés déjà de l’oralité », affirme l’auteure du livre. Avec cette jeunesse en manque de repères, le retour aux sources ancestrales s’avère une alternative. Pour Mme Sebego alias ‘’Solemda’’, ce recueil de contes est adapté aux enfants, aux adolescents et aux adultes. « Beaucoup de parents n’arrivent plus à dire des contes à leurs enfants, ils ont tout oublié. Il faut que les parents revisitent les contes pour pouvoir les raconter aux enfants et petits-enfants », affirme-t-elle. Elle caresse le rêve de faire renaître de leurs cendres les contes africains, solution pour préserver le patrimoine immatériel de nos pays. « On dit que le conte relève de la culture. Aujourd’hui, c’est le parent pauvre de cette culture. Les mots sont durs mais c’est la réalité et c’est dommage », confie-t-elle. Un recueil que doit se procurer la population pour « ressusciter et valoriser la culture africaine ». Ce genre est d’une grande importance sociale. Les proverbes sont bien souvent la source d’un conte. « Que le conte ait une place importante dans les programmes officiels», tel est le souhait de Mme Sebego. Les enfants déscolarisés ne sont pas écartés mais, dit-elle, il faut penser à un autre cadre pour ces enfants.
Le conte africain se définit par ses traditions, la plupart du temps oralisées et transmises de la sorte. C’est une forme de « littérature orale » regroupant à la fois énigmes, formules divinatoires, maximes, dictons, louanges et enfin les plus connus, les proverbes, fables et contes. La particularité de ‘’Mon livre de contes africains Tome 1’’ est qu’il est disponible aussi bien en version papier qu’en versions audio et vidéo. Le lecteur peut se le procurer à la librairie Mercury, à l’université Joseph Ki-Zerbo, au musée national et au musée Georges Ouédraogo.
Sié Mathias Kam