vendredi 22 novembre 2024

Société : « Nous n’accepterons pas que le gouvernement vende le courant à d’autres pays alors qu’ici, nous souffrons des coupures durant la chaleur » (Moussa Zongo, soudeur)

ssct uneLe moins qu’on puisse dire, c’est que le Burkina a renoué avec les délestages. En effet, on ne peut passer un seul jour sans coupure d’électricité. Les ménages font face à une chaleur caniculaire et beaucoup d’entreprises, surtout celles qui dépendent de l’électricité de la Sonabel comme les ateliers de soudure, les poissonneries et les alimentations, sont confrontées à de nombreuses difficultés dues aux incessantes coupures du précieux jus. Comment ces entreprises arrivent-elles à fonctionner dans un tel contexte ? Radars Info Burkina est allé à la rencontre de quelques-unes d’entre elles.

« Il y a trop de coupures», c’est par ces mots que nous accueille Oumar Kafando, gérant d’une poissonnerie de la place. Le pays fait face actuellement à une chaleur caniculaire. A cela sont venues s’ajouter les coupures itératives d’électricité, ce qui n’est pas sans conséquences sur la conservation des produits périssables. « Si le poisson n’est pas bien congelé et que de longues coupures surviennent, il pourrit et cela constitue une perte pour nous », affirme Oumar Kafando.

sct 2« On est obligé de commander le poisson en petite quantité en espérant l’écouler au cours de la journée, sinon c’est la perte assurée », nous dit pour sa part Flore Sawadogo, gérante de poissonnerie.

La situation va de mal en pis ; l’énergie solaire est une alternative, mais de l’avis de Grégoire Sanfo, soudeur, le coût des plaques photovoltaïques est un problème. « Pour la soudure, il faut que les ampérages supportent la charge des machines. Cela nécessite donc beaucoup de plaques solaires, or on n’a pas les moyens de se les acheter », dit-il.

sct 3Alors que le peuple souffre de ces multiples coupures de courant, dans un récent discours devant les élus nationaux le ministre de l’Energie, Bachir Ismaël Ouédraogo, a affirmé, le plus sérieusement du monde, que le Burkina pourrait vendre l’électricité d’ici 2025. En attendant, le souhait des compatriotes du ministre, c’est d’avoir de l’électricité à temps plein. « Notre souhait aujourd’hui, c’est d’avoir de l’électricité pour travailler et honorer nos engagements envers nos clients », martèle Grégoire Sanfo. Moussa Zongo, lui aussi soudeur, implore la clémence des clients qui souvent les accusent à tort. « Certains pensent qu’on brandit les coupures de courant comme prétexte parce que le travail n’est pas fini », explique-t-il. Toujours selon lui, le problème est ailleurs. « Le problème c’est le courant ; 3 à 4h par jour sans courant, c’est difficile », se désole-t-il.

Nous autosuffire avant de penser à commercialiser notre électricité à d’autres pays, tel est le souhait de Moussa Zongo. « Le gouvernement peut raconter ce qu’il veut, mais nous n’accepterons pas qu’il vende le courant à d’autres pays alors qu’ici, nous souffrons des coupures durant la chaleur  », a conclu M. Zongo.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

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