À l'occasion de la célébration de la Fête du travail ce 1er mai, les structures syndicales du Burkina Faso se sont donné rendez-vous à la Bourse du travail de Ouagadougou autour de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) pour se faire entendre. L'une des associations présentes sur les lieux a retenu notre attention. Il s’agit de l'Association de défense des droits des aides-ménagères et domestiques du Burkina (ADDAD-B). Elle dénonce la maltraitance dont sont victims les jeunes filles dans les ménages.
Les aides-menagères et domestiques sont celles qui travaillent dans les familles moyennant souvent gîte et salaire. “L'homme doit manger à la sueur de son front mais quand cette souffrance est accompagnée de brimades et de coups volontaires, la nourriture servie perd sa saveur.” C'est par ces mots traduisant son amertume que nous a accueilli Sakinatou Ouédraogo, la représentante de l’ADDAD-B.
Qualifiées souvent, à tort, de “bonnes ou de servants”, ces filles exercent un métier négligé par beaucoup de personnes, sans compter les non-dits qui l’entourent. “Les traitements qu'on subit dans les familles sont inhumains; on ne peut pas tout dire”, nous confie Sakinatou Ouédraogo.
Tout travail mérite salaire, mais dans ce domaine ce n'est pas toujours le cas et selon Sakinatou, les aides-ménagères et domestiques ne jouissent pas de contrat de travail, ni d'aucune garantie. “Notre milieu est sans garantie ni protection, les filles sont laissées à elles-mêmes”, raconte-t-elle. Le “commerce clandestin” des filles dans les différentes gares routières traduit bien cette dure réalité que vivent ces filles dans les ménages. Humiliées, battues, privées de nourriture, accusées à longueur de journée, elles subissent toute sorte de sévices. “Dans les domiciles, nous sommes les premières à nous lever et les dernières à nous coucher. Il faut que cela au moins, on le reconnaisse à sa juste valeur”, nous dit la représentante de cette association qui s’empresse d’ajouter : “Nous aussi, nous sommes les enfants de certaines personnes !’’
“Nous demandons un meilleur traitement et une reconnaissance de la part de nos employeurs”, telle est la requête majeure de cette association qui défend les droits de ses militantes.
Sié Mathias Kam (stagiaire)