Le Balai citoyen a tenu une conférence de presse dans la soirée du mardi 16 février 2021. Lors de cette rencontre avec les hommes de media, il a été essentiellement question de la fermeture des frontières terrestres en raison de la COVID-19, de la réconciliation nationale et de la double facturation de l’ONEA.
A cette première sortie de l’année 2021 du Balai citoyen, la question de la fermeture des frontières terrestres a été au cœur des échanges. Pour Serge Bambara, alias Smockey, s’il est vrai que des mesures telles que la fermeture des frontières terrestres se justifiaient au début de la pandémie, il faut noter que leur maintien aujourd’hui est difficilement compréhensible, voire frustrante, au regard de leur inefficacité. Constatant le ralentissement des activités économiques que cette fermeture a entraîné, cette organisation de la société civile « demande aux Etats de la CEDEAO de rouvrir leurs frontières terrestres tout en prenant le soin de mettre en place des dispositifs de contrôle sanitaire comme pour les frontières aériennes ». De l’avis de l’artiste musicien Smockey, le maintien de la fermeture des frontières terrestres accroît la discrimination et creuse les inégalités sociales entre ceux qui peuvent s’offrir le luxe de voyager par avion et les classes moyennes et pauvres, soumises à une interdiction de voyager. Cela, selon lui, induit des comportements à risque comme traverser les frontières dans la clandestinité.
S’exprimant sur le système de double facturation de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), le Balai citoyen déplore que depuis sa mise en application, de nombreux abonnés aient vu le coût de leur consommation croître de façon exponentielle. Et d’ajouter que cette nouvelle facturation semble comporter plus de problèmes que d’avantages. « Nous recommandons la suspension de la réforme de cette facturation et un audit technique et d'impact du nouveau mécanisme sur l'amélioration du service et la satisfaction des clients », ont déclaré les conférenciers.
Ils exigent dans l’immédiat la prise de mesures de traitement des plaintes, de correction et de remboursement du trop-perçu du fait de la défaillance de la réforme.
Pendant que le ministre Diabré multiplie les sorties auprès des couches sociales pour relever le grand défi de la réconciliation nationale, les commentaires vont bon train. Sur la question, voici l’opinion des cibals et cibelles : « L’accélération de l’agitation autour de la réconciliation nationale avec la mise en place d’un ministère dédié à ce sujet et les sorties tous azimuts des entrepreneurs sont un faux débat. »
A entendre ce mouvement de la société civile, le peuple burkinabè n’est, pour le moment, pas confronté à un problème de réconciliation nationale. Il estime que le projet qui se cache derrière cette question est de soustraire à la justice des hommes et des femmes qui sont poursuivis pour des crimes économiques et de sang.
Pour Éric Ismaël Kinda, porte-parole du Balai citoyen, aucun Burkinabè ne doit échapper à sa responsabilité devant la justice ; « tous ceux qui sont en train de parler de réconciliation veulent tout simplement garantir l’impunité à une catégorie de Burkinabè. Nous sommes opposés à l’impunité ».
Tout en se réservant le droit d’engager une série d’actions populaires de sensibilisation et de mobilisation contre l’impunité, le Balai citoyen affirme qu’avec « toutes les forces patriotiques », il tiendra dans les semaines à venir un forum contre l’impunité, des conférences publiques pour dénoncer « les promoteurs de l’impunité » et animera des réunions populaires dans les villes et les villages pour, dit-il, dénoncer « les pourfendeurs de la paix durable ».
Bruno Bayala