Le mini échangeur situé sur la route nationale 4 à proximité du Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo, dont les travaux ont débuté en novembre 2015, a enfin été ouvert à la circulation le vendredi 15 janvier 2021. Ce chantier qui devait s’achever en 18 mois va permettre de fluidifier le trafic, de réduire les délais de circulation des usagers et les accidents de la circulation. L’ouverture officielle de cette infrastructure routière censée offrir un meilleur accès aux différents services situés dans la zone d’impact du projet s’est faite en présence du ministre des Infrastructures, Éric Bougouma, et du maire de la capitale, Pierre Armand Roland Béouindé. Mais la qualité de la voie laisse à désirer, selon des usagers qui disent avoir patienté inutilement.
Le problème majeur de nombreuses routes en bitumage est le retard criard constaté dans l’exécution des travaux. Ce retard est le plus souvent incompréhensible pour les populations, au regard des préalables pris en compte dans l’attribution du marché. Mais curieusement, à l’arrivée, ce sont des chantiers dont la qualité est négativement appréciée par des usagers de la route. Et la RN4, qui passe devant le CHU Yalgado-Ouédraogo, n’y fait pas exception.
Vu l’ambiance quelques heures après son ouverture à la circulation, l’on pourrait, de prime abord, dire que pour les usagers de cette route, c’est la fin d’un calvaire qui dure depuis plus de 5 ans. Sauf que la qualité des travaux effectués laisse songeur. « Après plus de 5 ans d’attente et de calvaire, on n’est pas satisfait de la qualité de la voie. C’est un travail bâclé. Et l’entreprise attributaire du marché, en plus du retard accusé, se permet d’ouvrir l’infrastructure routière à la circulation sans même avoir terminé les travaux. Avec ça, on nous fait croire que le pays est bien gouverné. Que sera cette voie dans 2 ans ? » s’est inquiété Tiraogo Tiendrebéogo, qui dit prendre ladite voie tous les jours. Selon lui, cette route est très importante pour le trafic dans la capitale burkinabè, donc elle devrait être bien terminée ; hélas !
Aux abords de cette voie, les commerçants témoins de l’exécution des travaux depuis des années disent constater avec beaucoup d’amertume que le grand canal à côté du mini échangeur n’a pas été pris en compte par l’entreprise en charge de l’exécution des travaux. Arouna Tapsoba dit craindre donc que ce canal qui draine une quantité importante des eaux de pluie cause d’énormes dégâts en saison pluvieuse. « C’est ce caniveau-ci qui est le problème ; si l’eau coule abondamment là-bas, il ne pourra rien contenir et va s’affaisser », a-t-il indiqué.
Jean Baptiste Zerbo se dit désagréablement surpris de voir que bien que les travaux de finition soient en cours, la RN4 ait déjà été ouverte à la circulation. Il dit avoir l’impression que l’entreprise veut simplement se débarrasser de cette voie dont la réalisation n’a que trop duré. « La qualité de la voie est très nulle ; non seulement sa réalisation a duré, mais en plus le résultat n’est pas à la hauteur des attentes. On a assez patienté et souffert pendant longtemps pour mériter cela. Sincèrement, je ne suis pas du tout satisfait », a-t-il martelé avant de conclure qu’il espère que le gouvernement burkinabè s’assurera ce que le travail fait par l’entreprise est conforme aux normes.
Bruno Bayala