Lors d'une conférence de presse mardi 12 janvier, le Haut conseil des transporteurs du Burkina Faso (HCT-BF) a décrié certaines pratiques du Conseil burkinabè des chargeurs et d’organisations syndicales dans la gestion du fret. La rencontre du jour a donc consisté à informer l’opinion de la situation et à exhorter le ministre des Transports à prendre à bras-le-corps le problème.
La gestion et le contrôle du fret en provenance du Burkina Faso et à destination de ce pays semblent ne pas profiter à tous les transporteurs. Selon les conférenciers du jour, le directeur général du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), Ali Traoré, et Issoufou Maïga de l'Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) mènent des actions douteuses sur la gestion du fret. Cette pratique des deux personnes susmentionnées, au dire des plaignants, aurait entraîné le blocage de la livraison de bons de chargement, censés être délivrés gratuitement à tous les chargeurs, l'orientation par le CBC de tout demandeur de bon de chargement vers une structure syndicale, le non-respect de l'article 11 de l'arrêté qui souligne que le bon de chargement est délivré par le CBC sans aucun intermédiaire, la révolte des chargeurs en raison du non-respect de l'article 11, le non-respect dudit article en matière de contrôle qui prévoit une assistance des forces de l'ordre, le fait que le CBC se fasse assister par des personnes non habilitées aux fins de commettre de basses besognes, le blocage des camions à la frontière du Togo et du Burkina Faso… La liste des récriminations est bien longue.
Une situation qui, à en croire Alassane Baro, secrétaire général du HCT-BF, impacte négativement l'économie burkinabè, avec comme conséquences le blocage du fret à la frontière pendant deux semaines, la détérioration des marchandises durant le stationnement, des conflits entre les acteurs du transport burkinabè et ceux togolais, la fermeture des locaux du CBC à plusieurs reprises, la correspondance qualifiée de malveillante des autorités du port du Togo au directeur du CBC, l'interdiction aux véhicules burkinabè d'accéder aux territoires, entre autres.
Au regard de cette situation délicate qui risque d'entraîner des pénuries de denrées alimentaires, l'inflation des produits de première nécessité, etc., le Haut conseil des transporteurs du Burkina Faso exhorte le ministre Vincent Dabilgou des Transports à suivre de près les actions du CBC dans l'application de l’arrêté ministériel no 2020-055 du 21 octobre 2020. Il souligne que ce texte portant modalités de gestion et de contrôle du fret en provenance et à destination du Burkina Faso connaît de sérieux problèmes à répétition qu’il importe de régler une fois pour toutes.
Bruno Bayala