La coordination des syndicats et des associations professionnelles des commerçants et des acteurs de l’économie informelle ne veut pas qu’Harouna Kaboré soit reconduit à son poste de ministre du Commerce. Lors d’un sit-in le jeudi 7 janvier, elle l’a clairement fait savoir en fustigeant ce qu’elle a qualifié d’actions d’intimidation de l’ancien ministre. Elle a prévenu que si ce dernier était reconduit à son poste, celui qui l’aurait nommé devrait se préparer à assumer la responsabilité de ce qui pourrait advenir.
Quelques jours après la reconduction de Christophe Joseph Marie Dabiré au poste de Premier ministre du Burkina, c’est Harouna Kaboré qui voit ses chances de rempiler à la tête du département du Commerce se réduire comme peau de chagrin. La raison ? La coordination des syndicats et des associations professionnelles des commerçants et des acteurs de l’économie informelle ne veut plus de lui comme ministre du Commerce. Elle l’a fait savoir lors d’une rencontre tenue ce jeudi au marché Rood-Woko et au cours de laquelle elle a critiqué vertement la gestion de cet ancien ministre du Commerce. Selon Moussa Ilboudo, représentant de ladite coordination, Harouna Kaboré n’a jamais tenu un discours franc et sincère aux commerçants. « Nous avons constaté qu’il n’écoutait personne et que chaque fois il voulait intimider les gens ; or c’est une pratique d’un autre âge », a-t-il affirmé. Il ajoute que lui et ses camarades ont demandé à maintes reprises à rencontrer le ministre Kaboré pour échanger sur l'installation de la direction des Investigations et du Contrôle qui, selon eux, s'est éloignée de sa véritable mission. Même sur la non-application du décret portant réglementation du commerce entre grossistes, demi-grossistes et détaillants qui favorise les expatriés au détriment des nationaux, le ministre est resté inaccessible, martèle Moussa Ilboudo. « Nous avons demandé à le rencontrer pour l’informer de la situation, mais il a voulu procéder à des intimidations, disant que nous devons obligatoirement l’écouter et obéir ; nous ne sommes pas d’accord. Nous voulons un ministre qui nous écoutera et nous comprendra», a-t-il poursuivi.
Les mécontents du jour disent être inquiets au regard des « actions menées par Harouna Kaboré au sein du ministère du Commerce ». Ils invitent par conséquent le président du Faso à prendre toutes les dispositions nécessaires afin de « ne pas reconduire son ancien ministre du Commerce » car, ont-ils prévenu, « si Harouna Kaboré est nommé ministre du Commerce, celui qui l’aura nommé devra assumer ce qui va se passer après cette nomination. Nous n’allons pas laisser des individus accaparer le ministère du Commerce ; nous voulons un ministre du Commerce qui écoutera vraiment les commerçants et non un ministre affairiste». Selon ladite coordination, vu l'importance que revêt le secteur du commerce pour l’économie burkinabè, elle exhorte le chef de l’Etat à prendre en compte ses préoccupations.
En rappel, la coordination des syndicats et des associations professionnelles des commerçants et des acteurs de l'économie informelle est un regroupement d'acteurs du petit commerce, de l'artisanat et d'autres acteurs des marchés et yaars répartis dans les 13 régions de notre pays.
Bruno Bayala