La pandémie de COVID-19 a eu un grand impact sur beaucoup de secteurs au nombre desquels celui de l’éducation, où les cours de l’année scolaire 2019-2020 ont été suspendus au mois de mars. Pour combler un tant soit peu le retard accusé, des parents d’élèves font recours pendant cette période de vacances à des répétiteurs afin qu'ils effectuent à domicile des séances de rattrapage avec leurs enfants. Radars Info Burkina s'est entretenu avec Alikou Ouédraogo, instituteur adjoint certifié, qui exerce cette activité actuellement à Ouagadougou.
«Les cours dans les établissements ont été suspendus depuis le mois de mars et cette situation va inéluctablement impacter le cursus scolaire des élèves des classes intermédiaires, d'autant plus qu’ils n’ont pas pu terminer leurs programmes scolaires. C'est pourquoi certains parents qui sont très soucieux de l'instruction de leurs enfants font appel à des répétiteurs pour terminer le programme et si, possible, faire des exercices d’application afin que leurs enfants aient le niveau», a expliqué Alikou Ouédraogo.
Certains de ses collègues s’adonnent à cet exercice actuellement. «Un enfant en classe de CP2 qui doit forcément passer avec un bon niveau en classe de CEI doit commencer à mémoriser les leçons et les restituer en classe. La classe de CEI est une classe intermédiaire compliquée. Donc certains parents nous font appel pour rehausser le niveau de leurs enfants», a poursuivi l'instituteur.
Une tâche qui n’est pas du tout aisée, à l'en croire car, précise-t-il, « il faut essayer de comprendre l’élève. Il faut d’abord constater ses acquis au cours de l’année scolaire inachevée. L’élève doit rester de 7h à 12h à la maison, concentré sur ses cahiers ou sur le tableau en présence d'un instituteur. Pourtant, certains mômes veulent profiter de leurs vacances et s'amuser ».
Pour l’année scolaire à venir, la nécessité de terminer le programme de l’année écoulée s’impose. « Par exemple pour une classe comme le CPI où en calcul on doit se limiter au nombre 20, pour un apprenant qui s’est limité au nombre 5 il faut nécessairement rattraper ce retard. Automatiquement en classe de CP2 il faut faire, si possible, une révision générale de l’année scolaire inachevée avant d’entamer le programme de l’année en cours. Il faudra donc deux à trois ans pour rattraper le retard en fonction du niveau de certaines promotions »,a conclu l’instituteur adjoint certifié.
Aly Tinto