Chaque 8 mai, est célébrée dans le monde la Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Au Burkina Faso, c’est dans la sobriété que cette journée 2020 a été célébrée par la Croix-Rouge Burkina dans le contexte de pandémie de coronavirus. Une conférence de presse a été conjointement animée à cette occasion par Lazare Zoungrana, secrétaire général de la Croix-Rouge Burkina, et Laurent Yves Saugy, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Burkina. Après avoir présenté les actions humanitaires dans le cadre de la lutte contre le COVID-19 et dans le cadre de la crise humanitaire liée à l’insécurité, les premiers responsables de la structure ont procédé à une remise de vivres aux déplacés internes de Rimkièta, dans l’arrondissement 3 de la capitale.
«La Croix-Rouge burkinabè est particulièrement fière de reconnaître l’importance du travail de ses volontaires, de son personnel et de ses membres, qui s’attellent chaque jour, malgré les difficiles circonstances, à apporter secours et assistance à ceux qui sont dans le besoin », a déclaré Lazare Zoungrana.
Dans la lutte contre le coronavirus au Burkina Faso, la Croix-Rouge a toujours joué et continue de jouer sa partition. «A ce jour, plus de 845 volontaires travaillent dans 26 villes, dont celles touchées par la pandémie, pour accentuer l'information des populations sur le coronavirus. Les volontaires de la Croix-Rouge burkinabè sont mis à la disposition du comité national de réponse à la crise sanitaire. 31 volontaires assurent la désinfection intra domiciliaire dans les villes de Ouagadougou, 144 assurent le suivi des cas contacts à Ouagadougou et 17 à Ziniaré, 33 autres volontaires se relaient au niveau du centre d'appels. Il y a, en outre, eu la fourniture de 30 tentes sanitaires, de 200 sacs mortuaires, de 50 thermo flashs et d’un véhicule pour le transport des équipes d'intervention rapide au Centre d'opération de réponse aux urgences sanitaires (CORUS). Le ministère de la Justice a également bénéficié d’une dotation du CICR », a longuement égrené le SG de la Croix-Rouge, au titre des actions à mettre à l'actif de cette organisation humanitaire.
S'agissant de la crise sécuritaire et de ses conséquences humanitaires, les statistiques ci-dessous attestent des multiples actions menées par la Croix-Rouge burkinabè au premier trimestre de l’année 2020 : près de 55 000 déplacés internes ont reçu une assistance alimentaire à Djibo, dans la région du Sahel, et à Thiou, Kain, Sollé, Titao et Ouindigui, dans le Nord. 9000 déplacés internes de la région de l'Est ont reçu des kits de première nécessité composés de moustiquaires, de bâches, de nattes, de matériel de cuisine, de kits d'hygiène, de pagnes et de savon à Fada N'Gourma, Matiacoali et Gayeri (Est ). 444 déplacés internes du Centre-Nord (Barsalgho ) et du Sahel (Djibo, Gorom-Gorom ) ont été sensibilisés au COVID-19 20 172 déplacés internes ont été sensibilisés à l'hygiène et à l'assainissement et 22 111 PDI hors site ont bénéficié de dotation en kits d'hygiène. 10 084 enfants déplacés de Foubé et Barsalgho, à savoir 5457 filles et 4627 garçons, ont bénéficié d'une prise en charge psychosociale. 736 enfants victimes d'abus, de violence et d'exploitation, malades, blessés, soit 376 filles et 360 garçons, ont bénéficié de soins de santé, de vêtements et de chaussures. 9322 personnes ont été sensibilisées aux violences basées sur le genre et la protection de l'enfance en situation d'urgence. 983 enfants à Kaya et 32 133 autres enfants dans l’aire sanitaire de Fada N’Gourma ont été vaccinées.
Toutes ces interventions, faut-il le rappeler, se font des zones à haut risque d’insécurité. Il y a plus d’une année, par exemple, des agents de la Croix-Rouge burkinabè ont été victimes d’enlèvement. « Le contexte n’est pas facile mais nous travaillons beaucoup plus au niveau communautaire. Des zones sont inaccessibles mais les besoins ne font que grandir. La où nous devons apporter de plus d’efforts, c’est à ce niveau que nous devrons encore être plus prudents et pouvoir négocier l’accès à ces zones», a souligné Lazare Zoungrana.
« La présence d’engins explosifs et de mines dans les zones les plus directement affectées est une préoccupation pour la mise en œuvre d’activités humanitaires. En termes de défi et de nécessité, il y a l’ampleur grandissante des besoins des populations », a ajouté Laurent Yves Saugy.
Ayant reçu des vivres de la Société burkinabè de télédiffusion, la Croix-Rouge a procédé à la remise officielle de ce don composé de riz, d’huile alimentaire, de sucre et de savon à des personnes déplacées ayant trouvé refuge à Rimkièta. « Pour joindre l’utile à l’agréable, la Croix-Rouge burkinabè a ajouté du matériel de première nécessité composé d’articles ménagers, des couvertures, des nattes, des moustiquaires, des sceaux», a précisé Denis Bakyono, président national de la Croix-Rouge.
Aly Tinto