Dans les rues de Ouagadougou, des vendeurs ambulants proposent quotidiennement à la clientèle des produits de grande consommation composés essentiellement de jus faits maison, de gâteaux, d’eau de boisson, etc. Mais la qualité et les conditions d’hygiène de ces produits alimentaires suscitent très souvent des inquiétudes.
Pour son petit déjeuner ou pour calmer une petite faim, on a très souvent tendance à acheter dans la rue des jus ou encore des gâteaux auprès de jeunes garçons ou filles. Ces produits dont le coût et la disponibilité attirent la clientèle dans les artères des villes sont, entre autres, du jus de bissap, de gingembre ou de pain de singe et même de l’eau. On trouve aussi d’autres denrées alimentaires telles que les boules d’Akassa et le donkounou dans plusieurs quartiers.
S’il est vrai que ces produits, de par leur coût modique, permettent très souvent au citoyen lambda de calmer sa faim, il n’en demeure pas moins qu’ils comportent des risques pour la santé des consommateurs. De l’avis d’Antoinette Vougman/Ouédraogo, nutritionniste, ces produits, normalement, doivent apporter un plus à la santé des consommateurs parce qu’en général, les jus qu’ils achètent, par exemple, sont faits à base de produits naturels. Malheureusement, des rapports indiquent que dans plusieurs cas de transformation de ces produits, les conditions d’hygiène ne sont pas respectées. La plupart des personnes qui produisent et commercialisent ces friandises n’ont aucune formation en la matière. A cela s’ajoute le fait que le dosage du sucre ou du sel peut ne pas être maîtrisé et ainsi occasionner à long terme certaines maladies comme le diabète, l’hypertension artérielle, le choléra et des risques d’infections.
Bien que ces risques soient connus de certains consommateurs, ils n’hésitent pas à en ingurgiter. « J’achète tous les jours des jus en circulation. Je suis conscient des risques auxquels je m’expose mais je n’ai pas tout à fait le choix. Quand on a faim et qu’on n’a pas les moyens, on mange ce qu’on trouve. C’est ce que mes moyens me permettent d’acheter que je consomme», confie George Roland Kouakou.
Quant à Aimé Kebé, ex-consommateur de ces friandises mais qui a arrêté depuis un moment, il nous donne ses raisons « J’achetais souvent des jus en circulation, mais j’ai arrêté parce que les bidons qu’ils utilisent sont très sales, on ne sait même pas où ils les ramassent ni dans quelles conditions ils les lavent. En plus, ces produits sont exposés à la poussière. Pire, les enfants même qui vendent ces friandises sont pour la plupart très crasseux».
Comment alors trouver des produits propres à la consommation ? Madame Vougma exhorte les productrices et producteurs de friandises à se former et à respecter les procédures en vigueur pour la santé de leurs clients. Par ailleurs, elle invite les consommateurs à s’approprier la liste des produits certifiés, laquelle est disponible au Laboratoire national de santé publique (LNSP).
En attendant, plusieurs personnes continuent au quotidien de consommer des produits dans la rue, dont elles ignorent cependant tout du processus de fabrication et des problèmes hygiéniques que cela implique, s’exposant ainsi à des maladies. Le consommateur est donc invité à la vigilance et à la prudence.
Pema Neya (Stagiaire)