« Un coup d’Etat, il y en a eu ; des coups et blessures volontaires, il y en a eu ; des tueries il y en a eu. Mais qui punir ? » C’est la question qu’a posée Me Awa Sawadogo, avocate de la défense, après la plaidoirie de la partie civile faite par Me Séraphin Somé, lequel n’a pas manqué de charger certains accusés, eu égard à leur implication dans le coup d’Etat manqué de septembre 2015. Et à l’allure où vont les choses, on pourrait se demander à quelle sentence devra s’attendre le public burkinabè.
Pour l’avocate de la défense Awa Sawadogo, « le tribunal militaire doit dire le droit dans toute sa rigueur afin qu’une justice dans la vérité soit faite ». Selon l’auxiliaire de justice, après le coup d’Etat, il n’y a pas eu de rapport balistique montrant que les victimes ont été atteintes par les balles des accusés, référence faite aux membres de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle. Si l’on s’en tient à sa plaidoirie, il aurait fallu qu’une étude soit menée pour établir les liens de causalité entre les événements qui se sont déroulés pendant le putsch et la charge réelle contre les accusés. Pour la défense, rien ne montre que les balles assassines tirées pendant le coup d’Etat venaient des inculpés dans cette affaire.
Si tel est vraiment le cas, il y a lieu de se demander comment la justice militaire a pu entreprendre le projet de ce procès sans aucune étude préalable qui pourrait l’exempter de certaines critiques entachant l’image de la justice burkinabè et surtout quel est le verdict que rendra ce tribunal sur cette affaire.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné