Dans les cimetières, très souvent l’on rencontre des gens qui proposent leurs services, qui consistent à creuser et entretenir les tombes des défunts. Cette forme d’assistance qu’ils apportent a des avantages mais aussi des inconvénients. Radars Info Burkina s’est introduit dans le cimetière municipal de Gounghin et celui de Karpala, deux quartiers de Ouagadougou.
Lorsqu’une personne vient à décéder, l’un des soucis majeurs, outre l’affliction de la famille, c’est de lui trouver une sépulture. Dans certaines traditions africaines, ce rôle est dévolu à une caste d’initiés, laquelle a la charge de conduire le défunt à sa dernière demeure.
Dans nos villes, certaines entreprises se sont spécialisées dans ce métier. À côté d’elles, il y a également des particuliers dans les cimetières qui creusent les tombes. Issa Zongo est fossoyeur depuis plusieurs années, mais il précise que c’est de façon bénévole qu’il exerce ce métier. « Quand des gens viennent pour enterrer leur mort, nous les aidons à creuser la tombe mais on ne leur demande rien en retour car ils ont déjà mal. Ce qu’ils ont, ils nous le donnent ; il y a des gens qui sont très généreux et nous donnent beaucoup d’argent pour le service rendu». Des sommes qui, affirme-t-il, lui permettent de prendre en charge sa famille et subvenir à ses besoins.
Mais cette forme d’assistance bénévole peut être source de maladies que le croque-mort peut contracter dans la manipulation des corps ou de certains ossements sur lesquels il peut tomber en cas d’ouverture d’une ancienne tombe. Une source proche de la mairie, qui a en charge la gestion des cimetières, confirme que les fossoyeurs exercent ce métier sans aucune précaution sanitaire.
La même source indique que les fossoyeurs disent avoir hérité ce métier de leur tradition, sauf que c’était pour une population du village bien connue. Alors que dans les cimetières des grandes villes, plusieurs personnes meurent suite à des maladies graves et contagieuses. Ainsi, manipuler ces corps ou ces organes peut être source de maladies. Notre interlocuteur invite par ailleurs les populations à garder les cimetières propres pour le respect de la mémoire des morts et à suivre les règles administratives en cas d’enterrement et surtout pour les exhumations.
Ces risques, Issa Zongo dit ne pas les ignorer. Le croque-mort dit exercer ce métier depuis une vingtaine d’années mais assure prendre ses précautions. Sont-elles suffisantes pour éviter des maladies à la société et à lui-même ? La question reste posée.
Le métier de croque-mort permet à ceux qui l’exercent de gagner leur vie mais le non-respect des mesures sanitaires peut exposer la société à des maladies. Une situation qui interpelle les autorités et les populations sur la nécessité de respecter les procédures d’inhumation et d’exhumation des morts en cas de décès afin de mettre la société à l’abri d’éventuelles affections mais aussi pour le respect des morts.
Pema Neya (Stagiaire)