Ils sont environ 1 000 soldats à avoir été radiés de l’armée après la mutinerie de 2011. Depuis maintenant 08 ans que dure cette situation, ces ex-bidasses n’ont cessé de plaider pour leur réinsertion, sans avoir cependant jusque-là obtenu gain de cause. Un de ces ex-soldats se confie, dans cet entretien, sur sa vie actuelle et celle de certains de ses ex-collègues.
RIB : Quel était votre degré d’implication dans la mutinerie de 2011 ?
Ali : Moi, je n’étais pas là le jour de la mutinerie si bien que j’ai été surpris de voir mon nom sur la liste des radiés.
RIB : Comment vous expliquez cela ?
Ali : J’ai été victime d’un complot. J’ai senti, dès que j’ai été affecté dans cette nouvelle unité, qu’on n’aimait pas ma tête.
RIB : Quel est votre commentaire sur le cas de certains de vos camarades qui ont été arrêtés pour vol de biens et d’autres crimes ?
Ali : C’est tout simplement triste. C’est vrai que ce que nous vivons fait mal, mais il nous faut rester dignes et intègres, quelle que soit notre situation.
RIB : Comment arrivez-vous à vivre aujourd’hui ?
Ali : On vit grâce aux métiers qu’on exerce, on fait tout bon métier digne qui peut nous rapporter de quoi survivre.
RIB : Vous espérez toujours pouvoir réintégrer l’armée ?
Ali : Quel espoir ? Il n’y a plus d’espoir. Après 8 ans de négociations et des promesses non tenues, je n’y crois plus. En tout cas moi, je n’ai plus d’espoir.
RIB : Que souhaitez-vous faire maintenant ?
Ali : Actuellement, mon souhait est de pouvoir solder les banques qui nous fatiguent parce que nous avions contracté des prêts de 500 000 à 1 000 000 de F CFA qu’on n’arrive pas à solder. J’ai été plusieurs fois interpellé par ma banque à ce sujet, tout comme certains de mes amis d’ailleurs. Mais on se bat comme on peut pour rembourser lesdits prêts.
Pema Neya (Stagiaire)