La vie d’étudiant n’est pas toujours aisée. Elle soumet les apprenants à des difficultés, surtout financières, à une période où ils doivent se concentrer pour préparer la vie active. Le soutien des parents n’est pas toujours suffisant et pour se prendre en charge, bon nombre d’étudiants exercent de petits métiers.
Malgré l’aide et les subventions de l’Etat sur certaines prestations sociales et le soutien très souvent limité des parents, plusieurs étudiants vivent toujours dans des difficultés financières. Difficile pour eux d’avoir accès à la restauration, aux soins de santé ainsi qu’aux frais d’inscription et d’achat de documents. Des besoins auxquels de nombreux étudiants tentent de faire face à leur façon en développant des activités génératrices de revenus.
Par exemple, Ousmane Zerbo, étudiant en Sciences exactes et appliquées (SEA), et ses amis ont décidé de vendre de l’attieké (Ndlr : de la semoule de manioc). A les en croire, c’est une activité de restauration rentable. Ils avouent s’y être engagés au regard des difficultés financières qu’ils rencontrent pour subvenir à leurs besoins. Cette activité leur permet aussi de s’émanciper du soutien des parents grâce aux bénéfices de leur vente. Sous leur hangar, plusieurs de leurs camarades et même d’autres personnes non issues du milieu estudiantin viennent au quotidien pour se restaurer.
Les étudiantes ne sont pas en reste dans ce genre d’initiatives pour s’en sortir. Elles occupent d’ailleurs une grande place dans les activités de vente de produits cosmétiques, de vêtements et même de condiments qu’elles proposent à leurs amies. Salimata Sawadogo et Fatim Zabré, toutes deux étudiantes en Sciences économique et gestion (SEG), vendent de la bouillie de mil et des galettes tous les soirs à la cité universitaire de Kossodo. Une activité apprise auprès de leurs mères en Côte d’Ivoire. Très discrètes sur leur marge bénéficiaire, elles affirment néanmoins que c’est une activité très rentable qui leur permet de subvenir à certains de leurs besoins.
Dans sa chambre d’étudiante, Salimata Fofana, inscrite au département de Lettres modernes de l’université Joseph Ki-Zerbo, propose à ses camarades des objets d’art et de décoration qu’elle confectionne elle-même lors de ses temps de repos. Ces articles sont faits à partir de pagnes et d’objets africains. C’est sa façon, selon elle, d’exprimer son amour pour l’Afrique, son continent.
La plupart de ces étudiants qui mènent ces activités afin d’avoir des sources de revenu ou pour occuper leur temps libre ont en commun pour objectif de développer lesdites activités au-delà de l’espace universitaire. Dans un pays où la fonction publique a montré ses limites en matière de recrutement des étudiants diplômés, n’est-ce pas là un pas vers l’entrepreneuriat ?
Pema Neya (Stagiaire)