dimanche 24 novembre 2024

Mouvement d’humeur des avocats : un sit-in devant la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou pour dénoncer les violations massives des droits humains des détenus

lawyer une« Le procès du putsch manqué n’est pas la cible de notre mouvement d’humeur, il y a plus de 1 000 procès pénaux qui ne se sont pas tenus depuis 8 mois dans les tribunaux du Burkina Faso et c’est cela que nous dénonçons. » Ces propos ont été tenus par le bâtonnier du barreau burkinabè lors d’une conférence de presse ce matin à la maison des Avocats.

D’abord devant la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco), ce lundi matin, une soixantaine d’avocats étaient en sit-in afin de dénoncer les violations massives des droits humains dues à la paralysie de l’appareil judiciaire burkinabè. Ensuite, ils ont donné une conférence de presse pour porter à la connaissance de l’opinion les raisons de leur mouvement d’humeur.

Selon le bâtonnier, « le Barreau, en tant que sentinelle de l’Etat de droit, a un rôle de défense, de veille et de dénonciation de toute forme d’atteinte à la liberté et aux droits fondamentaux de la personne ».

Et d’expliquer que c’est ayant fait le constat du blocage de l’appareil judiciaire, dû au mouvement d’humeur des gardes de sécurité pénitentiaire (GSP) depuis octobre, d’une part, et à celui des greffiers depuis le 19 avril 2019, d’autre part, que les avocats, réunis en assemblée générale, ont décidé de la suspension de leur participation à toutes les audiences des cours et tribunaux sur toute l’étendue du territoire pour 96 heures, ainsi que de la tenue d’une marche pour exiger le respect de la justice et des droits humains le 29 avril dernier.

lawyer 2Le barreau ayant constaté qu’aucune suite n’avait pas été donnée à son action, il a décidé de reconduire la suspension pour deux semaines. Ont aussi été décidés le sit-in de ce lundi 20 mai et la saisine des institutions internationales d’avocats et bien d’autres actions.

Pour le bâtonnier, il ne s’agit pas pour le barreau d’arbitrer un différend, ni de prendre parti dans un conflit qui oppose l’Etat à ses agents. Il s’agit, à travers ces actions, de dénoncer la paralysie totale du système judiciaire génératrice de violations de droits de l’homme et qui est malheureusement la conséquence d’un conflit opposant l’Etat à ses agents.

Pour les avocats, détenue ou non, chaque personne à des droits qui doivent être respectés. En ce qui concerne les détenus du Burkina Faso, ils sont privés de plusieurs de leurs droits. A titre d’exemple, l’on peut citer les droits aux visites de leurs avocats, des membres de leur famille, celui d’être présentées devant les juridictions pour les personnes gardées à vue. C’est pour cela que les hommes en robe noire affirment que leur lutte n’a pour objectif que celui susmentionné, même si une certaine opinion pense le contraire. Bien au contraire, étant d’une profession libérale, les avocats disent consentir des sacrifices pour que les détenus rentrent dans leurs droits. Pour eux, les acquis de cette lutte profiteront beaucoup aux citoyens burkinabè. Par ailleurs, ils indiquent que si l’Etat trouve des solutions pour la mise en marche de l’appareil judiciaire, leur objectif aura été atteint, donc ils arrêteront leur mouvement d’humeur. Et d’ajouter que si toutefois un détenu engage une action en justice contre l’Etat burkinabè pour réclamer des dommages et intérêts, ils accompagneront celui-ci dans sa démarche.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné

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