Débuté lundi dernier, le mouvement d’humeur a atteint un niveau de non-retour, selon Alain Somé, secrétaire général adjoint du Syndicat des travailleurs de la poste. Les agents réclament un manager autre que l'actuel directeur général, Nabi Issa Coulibaly.
Le mercredi dernier, les agents de la poste avaient expulsé leur directeur général du service parce que, selon eux, il constituerait un blocage à la mise en œuvre de leur plateforme revendicative. Et hier vendredi 10 mai 2019, le directeur général est arrivé sous haute escorte de la police pour accéder à son bureau. Cet état des faits a durci le ton et occasionné la délocalisation du sit-in à la Bourse de travail de Ouagadougou. Pour Alain Somé, cette revendication tire ses origines d’une crise depuis mars 2018 dont les tractations ont abouti à la relecture du statut du personnel. Le syndicat est donc focalisé sur l’adoption du statut du personnel de la poste. Pour lui, la relecture a été faite et soumise à la direction générale depuis octobre dernier, mais qui serait en souffrance à cause de la volonté manifeste du directeur général. A en croire le SGA du syndicat des travailleurs de la poste (Syntrapost), le statut devrait faire l’objet d’amendement lors d’un conseil d’administration qui après maintes tentatives a été remis aux calendes grecques. Las d’attendre, le personnel a décidé d’exiger son adoption et face au manque de volonté de la direction générale selon les manifestants, ils ont décidé de faire un sit-in du lundi au mercredi où ils ont récalmé le départ du directeur général, posant cela comme condition sine qua non de la reprise du travail.
Pour ce qui est de l’expulsion de leur directeur général de son bureau, Alain Somé indique que c’est un mouvement spontané du personnel et non du syndicat. Selon les manifestants, non seulement Nabi Issa Coulibaly n’est pas favorable à l’adoption du statut valorisant du personnel, mais aussi il remet en cause des acquis du personnel obtenus de haute lutte. Au nombre de ceux-ci, il y a la baisse considérable des formations en quantité et en qualité.
Selon lui, vu l’ampleur qu’a prise la crise le syndicat a décidé de prendre ses responsabilités pour mieux orienter les manifestants car au départ le mot d’ordre du syndicat c’était un sit-in de 72 heures suivi d’une grève de 48 h en cas d’insatisfaction.
D'après les manifestants, le directeur général est décrié pour sa gestion non participative de l’entreprise, son mépris de ses collaborateurs et sa dictature sur ces derniers.
Les agents disent être déterminés à obtenir le départ de leur directeur général à travers les sit-in et n’excluent pas d’autres formes de lutte si les lignent ne bougent pas.
Cette énième manifestation est une épine de plus au pied du gouvernement. Vivement que Dieu sauve le Burkina Faso.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné