dimanche 24 novembre 2024

Religion : quand l’emplacement de certains lieux de culte bafoue la réglementation et perturbe la quiétude des riverains

culteParce que la religion occupe une place importante dans la vie des Burkinabè (60,5% de musulmans, 23,2% de chrétiens et 15,3% d’animistes), on constate de plus en plus un nombre impressionnant de lieux de culte dans les différentes villes. Que ce soit en plein centre-ville ou encore dans les quartiers, on en voit un peu partout. L’emplacement et la construction de ces édifices religieux sont soumis à une réglementation qui n’est pourtant pas toujours respectée. Ce qui est souvent source de frictions dans le voisinage, mettant ainsi à mal le vivre ensemble.

 « Nous avons un voisin qui a pris un lieu à usage d’habitation pour en faire un lieu de culte. Donc plusieurs fois dans la semaine il organise avec ses « adeptes » des séances de prière qui peuvent durer jusqu’au petit matin. Ce n’est pas vraiment la prière qui nous dérange mais le vacarme impressionnant qu’ils font et les engins garés souvent jusque devant nos concessions. Il est difficile, voire impossible, de fermer l’œil de la nuit après une dure journée de travail. Avec les autres voisins nous avons essayé de l’interpeller mais il n’a rien voulu savoir. Nous l’avons convoqué à la police et il a promis de limiter le bruit, d’autant plus qu’il n’a même pas d’autorisation pour ouvrir un édifice religieux en ces lieux. Mais à peine après quelques semaines de trêve il a repris ses vieilles habitudes. A cette allure, ça risque de dégénérer un jour entre nous ». A l’image de Wendlassida Ouédraogo, ils sont nombreux les citoyens de la ville de Ouagadougou qui subissent l’emplacement gênant et les nuisances de certains lieux de culte. Des maisons qui initialement devaient servir d’habitation se voient transformées en lieux d’édification de la foi, au grand dam du voisinage. L’érection de ces lieux d’expression de la foi est pourtant encadrée par une réglementation. « Pour construire ou ouvrir un lieu de culte il faut une autorisation délivrée généralement par le haut-commissariat de la province d’habitation.  Au niveau communal, lorsqu’il y a des lotissements, sur les plans nous réservons des espaces pour ces lieux-là », affirme M. Sawadogo, agent d’une mairie de la capitale. Cependant, il déplore le fait que les lieux de cultes « débordent » et occupent des espaces qui initialement ne leur étaient pas destinés. « Malheureusement vous verrez que beaucoup de lieux de culte occupent abusivement des réserves administratives et sans autorisation. Ce qui constitue un véritable problème pour la commune », ajoute l’agent de la mairie.

Et lorsqu’on demande à la mairie si elle ne dispose pas de moyens pour déloger ces édifices, Sawadogo répond que « légalement nous pouvons les déguerpir et il arrive que nous le fassions. Récemment nous avons déguerpi une communauté qui s’était installée sur une parcelle réservée au ministère de la justice. Mais il faut admettre que la tâche n’est pas aisée, vu que les questions de religion sont assez délicates ».

La religion est censée être un facteur de rassemblement et de cohésion sociale. Il convient, à notre humble avis, que les premiers responsables des lieux de culte et les autorités municipales veillent donc au respect de la réglementation en ce qui concerne l’emplacement desdits lieux. Faute de quoi, un drame pourrait survenir entre fidèles et riverains.

Armelle Ouédraogo/ Aly Tinto (Stagiaire)

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