En ce jour dédié à la fête du Travail, les centrales syndicales du Burkina Faso ont, comme à l’accoutumée, effectué une marche au cours de laquelle elles ont transmis un message au ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale. A cette occasion, ont été dénoncés les retards accusés dans la tenue des rencontres gouvernement/ syndicats.
Pour Georges Koanda, président du mois, le syndicat a opté de ne pas déposer de cahier de doléances cette année parce que depuis 2017, le gouvernement ne s’est pas préoccupé de rencontrer ses partenaires sociaux. C’est pourquoi il estime que sans surestimer leur place ou leur rôle dans la société, sa certitude est qu’ils contribuent à leur façon à la vie socio-économique au Faso. Cette année, l’Unité d’action syndicale (UAS) a donc choisi de ne pas effectuer de marche en hommage à toutes les victimes des attaques terroristes, aux éléments des forces de défense et de sécurité et à leurs camarades travailleurs, notamment ceux du secteur de l’éducation, principales cibles des forces obscures. Selon M. Koanda, le mouvement syndical au Burkina Faso connaît des turbulences depuis l’année dernière : il y a eu les multiples luttes engagées par diverses corporations, qui pour exiger la satisfaction de leurs plates-formes revendicatives, qui pour exiger la mise en œuvre de protocoles d’accord signés avec le gouvernement. Pour le président du mois, malgré quelques difficultés au sein de l’UAS, les secrétaires généraux ont reconnu que des luttes unitaires sectorielles ont pu se mener et félicitent les travailleurs en même temps qu’ils les invitent à développer l’unité d’action à la base autour des préoccupations communes.
Quant à la Coordination nationale des syndicats de l’éducation, elle a appelé les enseignants à maintenir le mot d’ordre de suspension des évaluations. Et dans cet ordre d’idées, les professeurs d’Education physique et sportive (EPS) ont été invités à ne pas administrer demain jeudi 02 mai les épreuves sportives du Brevet d’études du premier cycle (BEPC). Et ce, en dépit des décisions prises en Conseil des ministres hier mardi 30 avril 2019.
En rappel, c’est en 1884 que les ouvriers aux Etats-Unis, regroupés dans les « syndicats américains », décidèrent d’entrer en lutte afin d’exiger la limitation du temps de travail à 8h/jour contre plus de 10h/jour précédemment. Ils choisissent la date du 1er Mai pour commencer le bras de fer avec le patronat. Connu sous le nom de « Moving day », le mouvement prend des proportions qui échappent aux chefs d’entreprise, car largement suivi, mobilisant plus de 340 000 ouvriers dans tout le pays.
A Chicago, les grévistes décident de prolonger leur action jusqu’au 03 mai, au prix de 03 morts dans les rangs des manifestants à Haymarket Square. Le 04 mai, une bombe explose devant la police, faisant un mort dans les rangs de celle-ci. 05 leaders syndicaux seront pendus le vendredi 11 novembre 1887, connus sous le nom du « Black Friday ou vendredi noir ». Plus tard en 1893, la police reconnaîtra avoir planifié la mise en scène de l’explosion afin de se débarrasser des leaders syndicaux les plus radicaux.
Depuis lors, suite aux différentes luttes des syndicats, des partis politiques et mouvements internationaux des travailleurs, la date du 1er Mai est célébrée en hommage à ces travailleurs massacrés à Chicago. C’est aussi une journée dédié aux travailleurs afin que ceux-ci puissent exposer leurs difficultés au patronat ou au gouvernement qui les emploie.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné
